En juin 2008, Tata Motors lève 3 milliards de dollars pour acquérir Jaguar et Land Rover. Rapidement, le constructeur indien commence à honorer sa dette en procédant à une émission de titres et en vendant des titres de plusieurs de ses filiales. Le groupe rembourse ainsi une première tranche de 1,2 milliard de dollars.

Quelques temps plus tard, le constructeur indien lance une émission obligataire qui lui rapporte 840 millions de dollars. Parallèlement, Tata Motors reçoit les premiers chèques correspondant aux avances versées par les futurs propriétaires de la Nano. Ceux-ci doivent en effet verser 80% du prix du véhicule « le moins cher du monde » (environ 1 500 euros) avant la livraison (2010 pour la plupart). Cette astuce apporte au groupe près de 500 millions de dollars de liquidités gratuites.

Un report salutaire, mais onéreux
Restait donc à rembourser environ un tiers du prêt. A ce titre, Ratan Tata vient d'annoncer que « vingt et un créditeurs, dont deux nouvelles banques, ont participé à cet accord, si bien que le prêt prolongé a été sursouscrit à 47% » (Les Echos, 04/06). Tata Motors devra donc rembourser 1 milliard de dollars avant le 31 décembre 2010. Le groupe précise avoir obtenu ce délai « dans des conditions de marché difficiles », ce qui devrait avoir pour conséquence de rendre le prêt bien plus cher.

Or, les finances de la branche automobile du conglomérat Tata Group ne sont pas au mieux. Le bénéfice annuel a dévissé de 50%, et le chiffre d'affaires de 10%. Le chiffre d'affaires de la Nano, sur laquelle le groupe fonde de gros espoirs, a fondu de 13,5%. La Nano a été vendue l'an dernier à 506 400 exemplaires. Néanmoins, l'agence de notation Fitch a revu à la hausse sa perspective de note sur Tata Motors, passant de « négative » à « stable ».