C’est à Singur, ville de la région du Bengale située tout contre le Bangladesh, dans l'Est du pays, qu’a débuté la production de « la voiture la moins chère du monde » (1700€). Le site de production de la Nano couvre une surface de 400 hectares, et un complexe complémentaire de 120 hectares que devraient occuper un ensemble de sous-traitants. La proximité de ces derniers constitue, d’après Ratan Tata, une des clés du prix exceptionnellement bas de la « voiture ».

Economiquement, le projet plait nécessairement. Des ventes estimées à 250.000 unités par année, un emploi conséquent qui soulagerait tant le Bengale occidental qui reste à la traîne en matière d’industrie, que l’Inde qui peine du fait de son ancrage rural, à prendre le virage du développement industriel avec le dynamisme qu’on lui prédit depuis longtemps.

Conflit de cultures

La Nano en elle-même n’est pas en cause, et il s’agit bien d’un conflit entre la nature rurale de la région et le fameux virage industriel : une partie des terrains prévus pour le complexe priverait de terres de nombreux agriculteurs qui les revendiquent, avec le soutien de Mamata Banerjee, chef de l’opposition locale.

En soi, le groupe Tata ne risque rien. Différents scénarios sont envisageables quand à la production de la Nano : d’autres régions d’Inde se sont proposées pour accueillir le projet, ainsi que d’autres pays : la Chine, le Vietnam, et même certains pays d’Afrique et d’Amérique du Sud. En revanche, le Bengale paiera de son attractivité ce retournement à vocation sociale.