Certains l’appellent la « Jeh », des trois premières lettres de « Jehangir Tata », nom du fondateur du groupe indien Tata Motors, de la compagnie aérienne Air India, et accessoirement père de Ratan. D’autres l’appellent la voiture miracle. Car le prix de 2.500 $ n’a pas été choisi au hasard. Ce montant correspond à 100.000 roupies indiennes, un prix accessible à un nouveau groupe social en Inde : la classe moyenne.

Voiture émergente à tous points de vue

Conçu dans un pays émergent, par un groupe émergent afin de répondre à une demande émergente, la Jeh n’est pas qu’une pâle copie de la Logan de Renault. La voiture économique de Renault-Dacia est d’ailleurs nettement plus chère en comparaison, avec une entrée de gamme à 5.000 euros.

Les deux véhicules ont en commun d’être destinés à des pays émergents. Avec la Logan, le français pense à l’Europe centrale, la Russie, la Turquie, le Maroc, etc. Tata Motors vise des marchés tout aussi émergents mais plus profonds encore, à commencer par l’Inde. Et il propose une voiture une gamme en-dessous. Autant dire que le « potentiel commercial » est bien plus important...

Vers 1 million de « Jeh » par an

La production de la « People’s Car » portera initialement sur 250.000 unités par an et pourrait atteindre, à terme, 1 million d’unités par an. « Elle pourrait ensuite être assemblée par des filiales commerciales, ou dans des usines satellites », indique Tata, ajoutant que son exportation vers des marchés tels que l’Afrique et l’Amérique du Sud est également à l’étude. La voiture la moins chère du monde pourrait bien transformer le profil de l’industrie automobile indienne !

Ce qui n’empêche pas le groupe indien de se soucier des pays industrialisés – il est d’ailleurs fort possible que vous soyez déjà client de Rajan Tata, par l’intermédiaire de sa filiale de thés Tetley. Parallèlement, le groupe dirigé par Ratan poursuit ses pourparlers pour le rachat des marques britanniques Jaguar et Land Rover, dont l’américain Ford veut se défaire.

Ces deux évènements devraient permettre à Ratan Tata de poursuivre sa carrière en beauté. Pour 2008, l’entrepreneur indien s’est fixé comme objectif de prendre une retraite bien méritée à l’aube de son 70ème anniversaire.

Ce sera la fin du règne de la deuxième génération des Tata sur un groupe dont les fondations remontent aux années 30. Il a manifestement encore de beaux jours devant lui...