C'est au côté de Kate Moss, laquelle présentait sa nouvelle collection, que Philip Green s'est affiché, la semaine dernière, à l'ouverture de son nouveau magasin Topshop à Londres. « L'impératrice de la mode » et rédactrice en chef de Vogue, Anna Wintour, était également de la partie, de même que l'actrice Minnie Driver ou la top model Eva Herzigova. C'est vrai qu'il fallait mettre le paquet pour impressionner Harrods, situé sur le trottoir d'en face...

Topshop, au même titre que les enseignes Burton, Dorothy Perkins, Evans, Miss Selfridge, Outfit, Wallis, BHS ou Etam, est une des marques phares de l'empire de Philip Green, le groupe de distribution Arcadia. Le magasin de Knightsbridge s'étend sur 1 300 mètres carrés et trois étages. Nous sommes tout de même encore loin des 8 500 mètres carrés du Topshop d'Oxford Circus, le plus grand magasin du groupe.

Mais la proximité de la nouvelle boutique Harrods, cédée récemment au fonds souverain du Qatar par Mohammed Al Fayed, en fait un élément clé dans la stratégie de premiumisation de Green. Pourtant, au départ, Topshop était connu pour ses petits prix. Aujourd'hui, chaque nouvelle collection coûte un peu plus cher que la précédente... Mais le timing choisi par notre milliardaire semble être le bon : la dépréciation de la livre ne peut en effet qu'attirer les touristes dépensiers.

En route pour le reste du monde !
Mais les ambitions de Philip Green avec Topshop ne s'arrêtent pas aux frontières britanniques. Une semaine avant l'inauguration du nouveau magasin londonien, il a en effet conclu un accord avec les autorités brésiliennes pour pénétrer ce marché. Ce n'est pas tout : notre fantasque homme d'affaires, qui a commencé comme vendeur dans un magasin de chaussures, envisage de s'implanter en Chine dès 2011.

Les Etats-Unis font également partie de sa stratégie. Green a ainsi ouvert son premier Topshop à Manhattan l'année dernière, et prévoit de découvrir bientôt Los Angeles, Miami, San Francisco, Las Vegas et Chicago. Pour cette seule enseigne, une enveloppe de 90 millions de livres par an est ainsi consacrée aux nouveaux projets, qui font désormais la part belle à l'étranger. « Si vous voulez créer une marque globale, vous devez être capables de multiplier les emplacements », explique-t-il.

Notre milliardaire de 58 ans, qui n'a à son passif que l'échec des négociations avec Marks & Spencer en 2004, compte également acquérir d'autres marques, de manière à étoffer encore sa penderie, déjà bien garnie. « Nous avons assez de puissance de feu pour le faire », assure-t-il.