Peter Thiel, le génial investisseur de Paypal et de Facebook, doit certainement regretter ses choix stratégiques. En revanche, au palmarès des investisseurs heureux, John Paulson remporte indéniablement le jackpot. Parce qu'il avait parié sur l'effondrement des subprimes bien avant les autres, le patron de Paulson & Co a vu ses actifs bondir de 30% depuis janvier 2008.

« Global macro » : stratégie payante...
Si de nombreux fonds ont dû mettre la clé sous la porte au cours des derniers mois, d'autres ont réussi à émerger en adoptant pour des stratégies d'investissements qui s'inscrivaient dans la durée et prenaient en compte, d'une part, les fluctuations importantes et inhabituelles liées à la crise, et d'autre part les tendances de l'économie.

Cette stratégie opportuniste vise à exploiter les changements économiques, en se basant sur des indicateurs différents, tels que : devises, indices, courbes de taux, matières premières... Le fonds de Brevan Howard par exemple, a enregistré une performance annuelle d'environ 20 %.

... Mais pas toujours
À l'opposé, Clarium Capital Management, l'un des fonds de Peter Thiel, a vu l'année s'achever sur un recul de 5 points parce qu'il avait parié sur l'effet positif de l'intervention des Banques Centrales à l'automne 2008.

Peter Andreas Thiel est pourtant loin d'être un néophyte. Co-fondateur de PayPal en 1999, associé de Founders Fund, le fond de Facebook, de Geni ou de Slide, l'entrepreneur américain compte parmi les personnages incontournables et réputés de la sphère financière.

Il est par ailleurs réputé pour ses propos qui vont parfois à l'encontre de l'avis général. En août dernier, à la conférence-gala-évènement TechCrunch50 de Michael Arrington, il avait en substance expliqué qu'il n'y aurait pas selon lui de seconde bulle technologique, que l'action de Google et des mastodontes du Web 2.0 était sous-évaluée en termes de croissance, et que, contrairement à ce que certains affirmaient, il n'y avait pas de départs massifs chez les cadres de Facebook.

Quoiqu'il en soit, les déboires de Clarium ne l'ont toutefois pas mis sur la paille. Microsoft ayant racheté 1,6% de Facebook, Peter Thiel se retrouve avec une part d'environ 1 milliard de dollars, pour un investissement initial de ... 500 000 dollars.