PARIS (Reuters) - Bruno Le Maire a annoncé mardi qu'il discuterait avec les dirigeants de TotalEnergies et d'Engie de la présence des deux groupes en Russie, estimant qu'il y avait désormais un "problème de principe" à travailler dans le pays après l'invasion de l'Ukraine décidée par Moscou.

"Je vais en discuter avec le président de Total Patrick Pouyanné, avec la directrice générale d'Engie Catherine McGregor", a indiqué le ministre français de l'Economie sur Franceinfo.

"Je crois qu'il y a désormais un problème de principe à travailler avec toute personnalité politique ou économique proche du pouvoir russe", a-t-il ajouté.

Engie est lié à la Russie via le projet de gazoduc NordStream 2 tandis que TotalEnergies détient une participation de près de 20% dans le groupe russe Novatek dont le président Leonid Mikhelson est réputé proche du Kremlin.

Concernant TotalEnergies, Bruno Le Maire a dit croire que Patrick Pouyanné est "parfaitement conscient de la gravité de la situation".

"Je pense que nous pourrons prendre des décisions ensemble dans les jours qui viennent", a-t-il ajouté.

RETRAIT TOTAL

TotalEnergies est sous pression après la décision de ses concurrents Shell et BP de se retirer totalement de la Russie en réaction à l'invasion de l'Ukraine par les forces russes.

Ce retrait pourrait coûter jusqu'à 25 milliards de dollars à BP, qui va céder sa participation de 19,75% dans Rosneft, et trois milliards de dollars à Shell.

Plusieurs autres groupes français sont mis en difficulté par le conflit ukrainien en raison de leur présence en Russie, comme Renault, Danone, Auchan ou encore Société générale.

L'exclusion des grandes banques russes du système international SWIFT, décidée dans le cadre des sanctions prises par l'Union européenne à l'encontre de Moscou, rend une présence en Russie pratiquement impossible pour les banques et les groupes de services financiers occidentaux, faute de pouvoir valider rapidement des transactions.

"Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie", a prévenu mardi Bruno Le Maire sur Franceinfo, ajoutant vouloir provoquer "l'effondrement de l'économie russe".

"Les sanctions doivent frapper vite et fort (...) Elles seront appliquées le temps que Vladimir Poutine reviennent à de meilleures intentions en Ukraine", a indiqué le ministre.

(Rédigé par Blandine Hénault, édité par Bertrand Boucey et Jean-Michel Bélot)