PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'exposition de TotalEnergies à la Russie est "très gérable", a déclaré jeudi le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, en préambule à une conférence investisseurs consacrée aux objectifs climat du producteur d'énergie.

Le dirigeant a indiqué que la Russie représentait 13,7 milliards de dollars, soit 10%, des capitaux employés à fin 2021. Selon la politique du groupe, un même pays ne doit pas représenter plus de 10% du portefeuille du groupe, a expliqué Patrick Pouyanné.

En 2021, la Russie représentait 5% du cash flow opérationnel de l'amont, soit 1,5 milliard de dollars, a-t-il ajouté.

En termes de volumes, 17% de la production d'hydrocarbures de TotalEnergies proviennent de Russie. Le pays représente également 21% des réserves du groupe, hors Arctic LNG-2.

"Mais ce qui est important pour les actionnaires, c'est la valeur qui peut être tirée de ces volumes", a tempéré Patrick Pouyanné.

"Ces volumes sont impressionnants mais ils sont liés aux volumes de Novatek", le producteur russe dont TotalEnergies est actionnaire à hauteur de 19,4%. Ceux-ci concernent principalement du gaz à destination du marché local et dont la marge est faible, a expliqué le dirigeant.

C'est pour cette raison que des volumes d'environ 20% ne représentent que 5% du cash flow, a ajouté Patrick Pouyanné.

Par ailleurs, le dirigeant a indiqué que le quasi doublement la production de GNL attendu par TotalEnergies d'ici à 2030 reposerait sur les actifs et projets du groupe hors de Russie, comme ceux aux Etats-Unis, en Afrique et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Sur le plan de ses contrats d'approvisionnement en hydrocarbures en provenance de Russie, TotalEnergies a confirmé que ses achats de pétrole et de produits pétroliers s'arrêteraient d'ici à la fin de l'année, au terme de contrats en cours concernant environ 10 millions de tonnes par an de pétrole et environ 2 millions de tonnes par an de produits pétroliers.

Pour le GNL, le groupe est lié à Yamal par un contrat d'une durée d'environ 21 ans pour l'approvisionnement de cinq millions de tonnes par an, a précisé Patrick Pouyanné jeudi.

"On ne sait pas arrêter les contrats à long terme, sauf si les gouvernements décident de sanctions" permettant d'exercer la force majeure, avait expliqué Patrick Pouanné mercredi, lors d'un entretien sur RTL.

-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: LBO

Agefi-Dow Jones The financial newswire

(END) Dow Jones Newswires

March 24, 2022 10:17 ET (14:17 GMT)