Après les récents profits warnings de Procter & Gamble et Danone, Pernod Ricard a tenté hier après-midi de rassurer les analystes sur son activité dans le sud de l'Europe. Le pari semble réussi : le titre s'apprête à terminer la séance sur un gain de 0,28% à 79,13 euros contre un CAC 40 en repli de 0,05%. Le numéro deux mondial des vins et spiritueux ne perçoit pas de détérioration significative de ses ventes en Espagne, mais surveille très attentivement l'évolution de ce marché. L'Espagne représente 5% du chiffre d'affaires du groupe et 17% de ses ventes en Europe.

Pour compenser en partie la baisse de 7,8% du marché espagnol en valeur entre février et mars, Pernod Ricard mise désormais sur l' « off trade », c'est-à-dire le marché acheté en dehors des bars, restaurants ou des discothèques. En effet, la clientèle espagnole, réputée noctambule, est de plus en contrainte par la crise de consommer l'alcool chez eux.

Surtout, le groupe présidé par Patrick Ricard enregistre des performances très solides en Europe de l'Est et notamment en Russie où ses marques internationales telles que la vodka Absolut, le whisky Chivas Regal, le cognac Martell ou le rhum Havana Club, sont plébiscitées. En Russie, les ventes de whiskies affichent ainsi sur neuf mois un bond de 30%, les vodkas de luxe : +11,6% et les rhums : +35%. Dans les cinq ans à venir, la contribution de l'Europe de l'Est au résultat opérationnel (29% en 2011) devrait devancer celle de l'Europe de l'Ouest (45% en 2011).