Rusal détient environ un quart du capital de Norilsk Nickel, tandis qu'Interros, le holding du milliardaire Vladimir Potanine, en possède une part équivalente. Les deux oligarques rêvent de contrôler le leader mondial du nickel et du palladium. Pour atteindre cet objectif, la désignation des administrateurs revêt un poids considérable.

Interros et Rusal comptaient jusqu'ici quatre représentants chacun au board de Norislk, mais le groupe dirigé par Oleg Deripaska se sent floué par la récente élection des administrateurs : Oleg Deripaska a bien été réélu (ainsi que MM. Sokov et Soloviev), mais le quatrième représentant de Rusal, M. Voloshin, a été remplacé par M. Titov, venu de la banque russe VTB et soutenu par Interros (Les Echos, 30/06).

Oleg Deripaska contre-attaque
Mécontent de ce nouveau rapport de forces en défaveur de son groupe, Oleg Deripaska accuse M. Strzhalkovsky, imposé à la tête de Norislk par le Kremlin, d'avoir manipulé le vote des actionnaires lors de l'AG du 28 juin dernier.

Selon lui, la direction de Norislk a utilisé des actions de la société (8,5% du capital) pour faire élire des proches de M. Strzhalkovsky. Ce dernier conteste cette version et affirme que l'utilisation des actions Norilsk « s'est effectuée en conformité avec les meilleures pratiques de gouvernance ».

L'oligarque demande la convocation d'une assemblée générale extraordinaire du producteur de nickel afin de contester le vote. Il se dit par ailleurs victime d'une campagne de presse négative, en particulier venant d'organes d'ordinaire peu enclins à évoquer l'actualité minière dans leurs colonnes.

Rusal a par ailleurs annoncé le lancement imminent d'un Exchange Traded Fund sur l'aluminium.