Reliance Industrie, propriété de Mukesh, a signé en 2005 un contrat avec Reliance Natural Ressource (RNL), où il s'engageait à vendre à la firme d'Anil au moins un tiers des ressources du gisement de gaz Krishna Godavari.

Les conditions financières étaient fixées au prix de marché du moment. Or, depuis cette époque, les prix du gaz ont flambé et Mukesh veut apporter quelques modifications sensibles à l'accord passé, apprend-on sur le site du Nouvel Observateur (18/10), qui retrace l'affaire.

Anil veut que le gaz lui soit vendu à 2,34 dollars l'unité, alors que Mukesh demande près du double, 4,20 dollars l'unité. Une première cour de justice a donné raison à Anil, estimant que les termes du contrat ne pouvaient être remis en cause.

Aujourd'hui, Mukesh défend son pourvoi devant la Cour Suprême avec un soutien de poids : le gouvernement indien. Celui-ci estime qu'à aucun moment il n'a autorisé Reliance à vendre le gaz national à des tarifs bradés.

Les enjeux sont énormes : Reliance Industrie pourrait soit gagner 11,5 milliards de dollars, soit perdre 5,4 milliards de dollars, selon la décision. De son côté, Anil Ambani estime qu'un jugement défavorable pourrait tout bonnement causer la faillite de sa compagnie RNL.

En attendant, les deux hommes expliquent que la querelle juridique les empêche de vendre plus de gaz ou d'ouvrir de nouvelles capacités de production, restreignant d'autant l'accès de la population à l'énergie.

Anil est particulièrement offensif sur l'affaire, multipliant les encarts de presse et autres propos tonitruants pour marteler son point de vue. Et il ne s'embarrasse guère de précautions oratoires, allant jusqu'à accuser un haut fonctionnaire de l'énergie d'avoir reçu des avantages en nature pour défendre la cause du frère honni.

Pourtant, il sait aussi se donner des airs de pacificateur. Le 11 octobre dernier, il faisait paraître dans la presse une lettre en forme de main tendue à son frère : résolvons toute cette histoire, entre nous, et non pas devant les tribunaux, ne serait-ce que pour « faire le plus beau des cadeaux à notre mère de 75 ans ».

Il ne précisait pas cependant dans cette lettre les conditions de l'accord qu'il proposait à son frère... qui a depuis rejeté cette possibilité.