Publicis a fait part mardi d'une croissance supérieure aux attentes de son revenu au premier trimestre, mais le groupe publicitaire a prévenu que la perte de budgets d'importants l'an dernier freinerait sa croissance dans les prochains mois.

Publicis a dégagé un revenu de 2,3 milliards d'euros sur la période de janvier à mars, en hausse de 8,9% par rapport au trimestre correspondant de 2015, grâce à des gains de nouveaux contrats à la fin de l'année dernière et à une robuste performance en Europe et aux Etats-Unis.

En excluant les acquisitions, les cessions et les effets de change, le revenu a progressé de 2,9%, dépassant les attentes des analystes qui misaient sur une hausse de 0,3%.

"Les deux prochains trimestres seront plus difficiles" a prévenu le président du directoire de Publicis, Maurice Lévy. "Ceci, car nous allons sentir le plein effet des pertes de contrat de l'an dernier."

Le groupe a perdu d'importants budgets d'annonceurs en 2015, comme ceux de Procter & Gamble et Coca-Cola passés à la concurrence lors de leur remise en jeu.

Publicis s'attend ainsi à "une modeste croissance" en 2016 alors que le groupe reste focalisé sur sa réorganisation interne et sur la poursuite de l'intégration de l'agence numérique Sapient rachetée l'an dernier.

Le revenu des activités numériques, qui représentent désormais 55% du revenu total, a augmenté de 7,6% au premier trimestre.

Le groupe estime qu'avec l'addition de Sapient à ses agences numériques, il pourra proposer une offre susceptible de le placer à la pointe de la transformation numérique en cours dans le secteur de la publicité et de renouer avec une croissance plus soutenue.

Maurice Lévy a cependant souligné que l'environnement économique mondial restait "incertain", ce qui pousse certains clients à réfréner leurs dépenses. Il s'attend cependant à une progression de l'ensemble des indicateurs financiers de Publicis cette année, dont le revenu et le bénéfice net par action.

"Nous enregistrons un début d'année prometteur en 2016, aussi bien au niveau de la performance que de notre transformation", a indiqué Maurice Lévy.

L'action Publicis a perdu près de 15% sur les 12 derniers mois et se négocie avec une décote importante par rapport à celles de ses rivaux WPP et Omnicom.

-Nick Kostov, The Wall Street Journal

(Version française Jérôme Batteau) ed: VLV