Mille Milliards de dollars
Le fonds d'investissement de Leon Black, Apollo Global Management LLC, et le fonds Colony, ont annoncé qu'ils avaient l'intention d'investir dans les prêts hypothécaires des banques américaines, proposés par la structure de défaisance mise en place par le gouvernement Obama.

Chacun des deux fonds entend investir au moins un milliard de dollars dans ces actifs qualifiés de « toxiques ». Il s'agit en général de prêts et d'obligations à faible taux mais à rendements élevés, sur lesquels pèsent cependant des doutes quand à la possibilité de récupérer aussi bien les intérêts que le principal.

Le dispositif mis en place par le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, prévoit de reprendre au total pour 1 000 milliards d'actifs menacés.

Apollo, un vaisseau spécial
Apollo, la firme de Leon Black n'est pas une nouvelle venue en la matière. En effet, créée dans les années 1990, elle a vécu sa première vague de prospérité grâce à une structure de défaisance bien connue de ce côté de l'Atlantique... celle du Crédit Lyonnais. Le fonds avait alors engrangé la bagatelle de 2 milliards de dollars en reprenant les crédits de la filiale américaine de la banque, Executive Life, devenue insolvable.

À la tête d'une fortune de 4 milliards de dollars, Leon Black dirige un fonds spécialisé en premier lieu dans les rachats d'entreprises par LBO. Il a récemment fait parler de lui en proposant de prendre une part significative du capital du câblo-opérateur Charter, dirigé par Paul Allen, cofondateur de Microsoft.

Vers un rebond de l'immobilier ?
Mais aujourd'hui, la rareté du crédit conduit les sociétés centrées sur les LBO à s'orienter vers d'autres types d'investissements. Pour ces actifs risqués, Apollo et Colony ont assuré leurs contributeurs qu'ils appliqueraient des commissions inférieures à la normale.

Dans une interview au Financial Times, Leon Black estime que le marché est peut-être déjà proche de son plancher. Dans ces conditions, ceux qui possèdent des liquidités - et Apollo est dans ce cas - doivent pouvoir investir dans des actifs qui ne tarderont pas à se redresser. Leon Black cite notamment l'immobilier commercial, où il voit de bonnes opportunités.