Toujours prêt à secourir l'ami Murdoch
A en croire John Malone, Pdg de Liberty Media, Rupert Murdoch, patron de NewsCorp., lui doit une faveur. Les deux "moguls" des médias sont intimes et se respectent profondément.

Ainsi, après le départ de l'ancien bras droit de Murdoch, Peter Chemin, le milliardaire s'est trouvé bien dépourvu pour gérer un groupe devenu tentaculaire. Mais si la fourmi n'est pas prêteuse, John Malone est généreux.

Pour ne pas laisser son ami désemparé, il explique qu'après une conversation téléphonique avec Murdoch, il a donné son accord au départ de Chase Carey, ancien patron de Direct TV, pour NewsCorp.

« Nous sommes très proches et nous nous parlons régulièrement », ajoute le patron de Liberty Media sur ses relations avec son homologue. Et la confiance entre les deux hommes est palpable : « quand Murdoch vous doit une faveur, on peut être sûr qu'il vous renverra l'ascenseur un de ces jours, d'une manière ou d'une autre », confie Malone.

En revanche, John Malone n'est pas d'accord avec Rupert Murdoch quand celui-ci affirme que le secteur des médias devrait rester en crise pendant encore trois à cinq ans. Tous les segments du marché ne sont pas touchés avec la même intensité. Les câblo-opérateurs notamment - spécialité de Liberty Media - pourraient tirer leur épingle du jeu, nous assure Malone.

Le câble, nouvelle banque de la Toile ?
De manière générale, John Malone peut au moins trouver un sujet de satisfaction dans la crise actuelle. Il y a quatre ou cinq ans, sa volonté de consolidation du secteur des médias était systématiquement contrariée par les fonds d'investissement, qui proposaient des sommes faramineuses - essentiellement obtenues par endettement - pour les actifs de la TV payantes et pour les médias en ligne.

Coup dur pour cet homme peu habitué à ce qu'on lui résiste, qui se voyait alors exclu de certains marchés, notamment en Europe.

Mais la crise financière est passée par là et la donne a profondément changé. Aujourd'hui, l'homme voit de nombreuses opportunités d'investissement dans des firmes saines, arrivées à maturité, mais surendettées. Ainsi, deux compagnies de TV câblée, le hollandais Ziggo et l'allemand Unity Media, seraient dans sa ligne de mire.

Et Malone trouve d'autres raisons d'être optimiste. Selon lui, les câblo-opérateurs vont avoir un rôle central dans les développements futurs d'Internet : avec leurs boîtiers de connexion, ils pourraient bien disposer de l'outil le plus performant et le plus sûr pour réaliser les paiements en ligne de toute la Toile.