Aux premiers rangs des événements à l'origine de l'effondrement du marché mondial du luxe, le cabinet Bain & Compagnie cite la diminution des fortunes personnelles, l'impitoyable guerre des prix et le ralentissement de l'économie des pays émergents.

Sur le seul premier semestre, la baisse aurait atteint 15 à 20% et les experts tablent sur un recul de 10% pour l'ensemble de l'année (à 150 milliards d'euros), au lieu des 5% estimés en 2008.

Selon l'avis même de son CEO, Norbert Platt, le groupe Suisse s'attend à une baisse significative de ses bénéfices sur l'année en cours. Une situation qui a conduit Richemont à introduire le chômage partiel et à procéder à un certain nombre de licenciements, mais aussi à privilégier ses investissements vers les pays du Golfe ou la Chine, qui affichent une croissance soutenue.

« La Chine deviendra le marché individuel le plus important d'ici deux à trois ans et dépassera le Japon », a d'ailleurs précisé Monsieur Platt.

Prada n'a pas non plus été épargné par la crise. Le bénéfice net du groupe a chuté de 22% en 2008, ses dettes s'élèvent à plus d'un milliard d'euros et 2009 ne s'annonce pas sous de meilleurs hospices.

Le 1,2 milliard d'euros dû aux banques est probablement à l'origine de la démarche entamée par la marque fondée en 1913 à Milan. Le quotidien La Repubblica, qui ne cite aucune source, indique que cette cession pourrait représenter jusqu'à 30% du capital de Prada.

Pas évident que les 2,7 milliards d'euros réclamés, qui correspondent à neuf fois le bénéfice brut de la marque, constituent une proposition alléchante pour le riche homme d'affaires Sud-africain.