Un an à peine après son retour à NRJ en provenance du pôle musique du groupe Lagardère, dont il était directeur général, Christophe Sabot va quitter son poste de délégué général chargé des programmes médias d'NRJ. Selon le site du Nouvelobs (24/07), Jean-Paul Baudecroux aurait entamé une procédure de licenciement contre Christophe Sabot. La direction de la station « se refuse à tout commentaire » et assure qu' « à ce stade, aucune décision n'a encore été prise ».

Le quotidien du soir croit savoir qu'NRJ a tenté d'approcher Frédéric Schlesinger, ancien directeur général d'Inter, pour remplacer Christophe Sabot. En vain. En revanche, Bruno Vitek, qui mène depuis plusieurs mois une mission de consultant sur les programmes d'NRJ, serait pressenti.

Ce départ intervient quelques jours après les (mauvais) chiffres de l'enquête Médiamétrie sur la période avril-juin : détrônée par France Inter (10,3% d'audience cumulée), NRJ (10%) n'est plus la deuxième station la plus écoutée de France, derrière l'intouchable RTL (12,1%).

Pour Le Monde, c'est le format même d'NRJ qui est en cause. La station a mal géré la révolution Internet : les jeunes, auditoire traditionnel de la station fondée en 1981 par Jean-Paul Baudecroux, se tourne de plus en plus vers des sites Deezer, qui leur offre (gratuitement) la possibilité de composer eux-mêmes leur playlist, au détriment de la radio.

A titre d'exemple, une autre station musicale, Skyrock, a vite saisi l'impact majeur du web. La station a lancé Skyblog, la première plateforme du genre, avec un succès certain (plus de 26 millions de blogs ouverts à ce jour). Outre la musique (plutôt orientée hip-hop), Skyrock propose également des talk-shows parfois corrosifs.

NRJ n'est pas la seule à souffrir : selon Médiamétrie, les radios cataloguées musicales ont connu une légère érosion de leur audience cumulée (de 41,6% à 41,3% en un an). Sans oublier l'impact majeur des baladeurs numériques, type iPod d'Apple.

En juin dernier, Christophe Sabot reconnaissait qu'NRJ venait d'achever « une saison moyenne », sans envisager de changer de cap pour autant (Lefigaro.fr, 27/06). « J'ai pris beaucoup de risques, se justifiait alors le futur-ex patron des programmes. On tente d'être novateurs sur une marque qui en a besoin, car on ne peut pas résister à la lame qui est, peut-être, en train d'emporter les musicales avec les recettes du passé ». Un constat lucide, mais sans doute trop tardif...