Maurel & Prom Nigeria, qui doit être coté séparément de sa maison mère à compter du 15 décembre, peut investir environ "500 à 600 millions de dollars" pour des acquisitions en incluant la force de frappe de Seplat, société dans laquelle la filiale détient une participation de 45%, a-t-il précisé lors d'un entretien accordé à Reuters.

"Ça peut prendre toutes les formes : Seplat peut participer à des acquisitions avec de nouveaux associés ou faire de nouvelles acquisitions en propre", a ajouté Jean-François Hénin.

Le PDG de Maurel & Prom, pour qui "Seplat a vocation à être cotée un jour (...) au Nigeria et en Europe", a précisé que la société avait "des discussions sérieuses" pour reprendre des permis de production au Nigeria.

Jean-François Hénin a ajouté que des opérations pourraient être réalisées avec Shell, Total, ou toute compagnie pétrolière prête à vendre des actifs au Nigeria.

"Des discussions ont lieu à la fois avec les cédants, à la fois avec des partenaires et également avec les autorités nigérianes pour trouver le modus operandi de ces nouvelles acquisitions."

"VÉHICULE PRIVILÉGIÉ"

Maurel & Prom s'est implanté au Nigeria en 2010 en achetant 45% du capital de Seplat, qui a elle-même conclu fin juillet le rachat de 45% des droits miniers de trois champs pétroliers au Nigeria auprès de Shell, Total et Agip.

Le groupe estime aujourd'hui qu'une cotation séparée de sa filiale permettra de mieux la valoriser.

"On été frappés par le fait que l'acquisition au Nigeria a été mal reçue par nos actionnaires (...). Depuis qu'on a manifesté notre désir de coter Maurel & Prom Nigeria, on a été visités par des investisseurs, plutôt anglo-saxons, qui voient dans cet outil un véhicule privilégié", a indiqué Jean-François Hénin.

Maurel & Prom Nigeria souhaite aujourd'hui maximiser sa production, ses réserves et les cash-flows de ses actifs existants, avec un objectif de production de 40.000 barils par jour (b/j) d'ici la fin 2011 et de 50.000 b/j d'ici à fin 2012.

La société, grâce à des champs qui n'ont pas encore été développés, devrait atteindre les 100.000 b/j "dans les 4 ans qui viennent", a précisé Jean-François Hénin.

Après la scission des activités nigérianes de Maurel & Prom à travers la cotation des titres de la filiale à Paris et leur distribution à l'ensemble des actionnaires de la maison mère, la société sera détenue à hauteur de 25% par Pacifico, actionnaire de référence contrôlé par Jean-François Hénin et sa famille.

Evoquant les conséquences de la crise financière sur les activités de Maurel & Prom, son PDG a en outre estimé que le groupe devait "trouver comment se développer dans un monde dans lequel le crédit bancaire est une denrée très rare".

"NOTRE AVENIR EST ENTRE NOS MAINS"

Ce développement devrait passer par la recherche de nouveaux partenaires, issus en particulier de pays en forte croissance, ou encore se traduire par une cotation séparée de ses activités en Tanzanie et au Mozambique, a-t-il également déclaré.

"Plus que jamais, notre avenir est entre nos mains. Si nous n'inventons pas tous les jours des projets et des moyens des les construire (...), personne ne nous aidera, personne ne nous facilitera les choses."

Evoquant les rumeurs récurrentes de rachat de Maurel & Prom, en particulier la part d'un candidat indien, il a en outre déclaré que le groupe n'était "opposé à rien" mais n'avait jusqu'ici reçu "aucune offre qui puisse lui permettre de la recommander à ses actionnaires".

"Nous confirmons que nous nous sommes rencontrés avec des Indiens et que, depuis, on attend quelle sera leur offre", a-t-il dit. "Si ils viennent avec le bon prix, pourquoi pas ?"

"Nous apprenons des nouvelles des Indiens par la presse", a ajouté Jean-François Hénin.

La société Oil India a fait savoir en novembre qu'elle prévoyait de racheter des actifs de Maurel & Prom au Gabon, qui constituent la plus grande partie des réserves du groupe français, et qu'elle envisageait de s'allier au pays pour le faire.

Le titre Maurel & Prom, qui gagnait 3,40% à 13,70 euros vers 10h05, progressé de près de 30% depuis le début de l'année après une baisse de 16,7% en 2010.

Edité par Marie Mawad