par Steve Holland

WASHINGTON, 2 juin (Reuters) - L'abandon par Donald Trump de l'accord de Paris sur le climat est le fruit de plusieurs semaines de débat intense à la Maison blanche entre les anti-mondialistes emmenés par Steve Bannon, proche conseiller du président, et des voix plus modérées comme la propre fille du milliardaire, Ivanka, ou son conseiller économique Gary Cohn.

Donald Trump a finalement annoncé son intention de retirer les Etats-Unis du traité conclu en décembre 2015 pour lutter contre le changement climatique, tenant en cela une promesse de campagne.

Mais jusqu'au bout, même les plus proches conseillers du président ignoraient ses intentions, car le président américain est déjà revenu sur certains de ses engagements et il semblait avoir prêté une oreille attentive aux arguments en faveur du maintien exposés par ses alliés du G7 fin mai en Sicile.

En coulisses, Ivanka Trump a tenté de convaincre son père de ne pas abandonner l'accord, en s'assurant qu'il entendrait bien tous les arguments du débat, a confié un responsable.

Gary Cohn a de son côté laissé entendre la semaine dernière, après le G7, que la position présidentielle "évoluait".

En revanche, Jared Kushner, l'époux d'Ivanka, qui est un conseiller très écouté du président, s'est rangé à l'idée que l'accord de Paris était trop contraignant pour l'économie américaine, a déclaré un haut responsable de l'administration.

La question pour Kushner était de choisir entre une sortie pure et simple de l'accord et une tentative d'en renégocier les objectifs, a ajouté cette source.

Steve Bannon et Stephen Miller, qui écrit les discours du président, ainsi que Scott Pruitt, directeur de l'Agence américaine de protection de l'environnement, ont quant à eux constamment milité en faveur d'un retrait.

Les conseillers juridiques du président auraient finalement fait pencher la balance pour une rupture franche.

"Je pense que l'équipe juridique du président avait la conviction que c'était mieux, que la manière la plus claire de traiter la question était d'en sortir", a dit à des journalistes un responsable de l'administration. (Julie Carriat et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)