PARIS (AFP) -- Le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, s'est dit "pas très heureux" après la décision d'Henri Proglio de renoncer à la présidence non exécutive de Thales, dont le groupe est actionnaire, mais a estimé qu'une "solution" avec l'Etat était possible.

Henri Proglio "jette l'éponge. Nous n'en sommes pas très heureux", a déclaré M. Trappier à L'Express. Mais, a-t-il ajouté, "on s'adaptera, on trouvera une solution, avec l'Etat. On a l'habitude, on cohabite."

Ce qui est le plus important à ses yeux est de ne pas porter atteinte au groupe d'électronique de défense, dont M. Proglio devait prendre la présidence non exécutive mercredi à l'occasion de son assemblée générale.

"Ce qu'il faut surtout, c'est ne pas déstabiliser Thales, ce serait mauvais pour tout le monde sauf pour les concurrents", a-t-il dit.

Et alors que M. Proglio s'est dit victime d'une "campagne" de Bercy contre lui "pour des considérations politiciennes", M. Trappier, dont le groupe est actionnaire de Thales de concert avec l'Etat, a réitéré sa confiance dans l'ancien patron d'EDF.

"Nous avions confiance en l'homme, en sa loyauté. Il a quand même été PDG d'EDF!", a-t-il déclaré à L'Express.

M. Trappier a par ailleurs rappelé qu'un accord avait été trouvé entre son groupe et l'Etat : l'actuel PDG de Thales Patrice Caine conservant la direction exécutive et M. Proglio prenant la présidence non exécutive du groupe, qui est aujourd'hui remis en cause.

L'Etat détient 26,36% de Thales et Dassault Aviation 25,28%.

"Avec l'Etat nous nous étions mis d'accord, en un mois, sur le couple Caine-Proglio pour diriger l'entreprise. Nous avions un tandem équilibré, un jeune dirigeant issu des rangs de l'entreprise et un patron avec une grande expérience, y compris internationale. Il y avait un accord, l'arrivée d'Henri Proglio était validée. Aujourd'hui l'accord est rompu de façon unilatérale. De notre côté, nous n'avons pas changé d'un millimètre", a-t-il dit.