Au cours du trimestre clos le 31 décembre 2010, notre jeune baron a fait feu de tout bois, prenant des positions dans une demi-douzaine de sociétés. Son fonds, Greenlight Capital, à la tête de 6,5 milliards de dollars, a passé sans encombre 2010, pourtant qualifiée par David Einhorn d’année « difficile », avec une croissance remarquable de près de 16% sur l’année.

Après s’être renforcé tout au long de l’année dernière dans l’opérateur télécom britannique Vodafone, notre investisseur a acquis 56 millions d’actions Sprint Nextel pour 236 millions de dollars. Pour Einhorn, l’opérateur mobile américain dispose d’une « significative marge de croissance », après avoir consolidé ses réseaux et travaillé sur ses offres.

Autre pari intéressant : British Petroleum. La compagnie pétrolière britannique offre en effet des perspectives très intéressantes, après avoir essuyé la pire catastrophe de son histoire au large du Golfe du Mexique. Le potentiel de hausse du titre n’a pas échappé à notre baron, qui a acheté pour 147 millions de dollars de titres BP, jugés encore très bon marché.

David Einhorn a également été séduit par deux sociétés ayant pour particularité d’avoir échappé de peu à la faillite. Il s’agit du producteur de produits chimiques LyondellBasell Industries et de l’énergéticien SemGroup. Il a investi respectivement 88,6 millions et 52 millions de dollars dans ces deux entreprises.

A signaler aussi trois autres prises de participations : dans le groupe canadien Potash, premier producteur mondial d’engrais, dont le cours a bondi de 57% en un an sur fond de forte demande des pays émergents ; et deux établissements financiers, Capitol Federal Financial et Oritani Financial. Les valeurs financières représentent près de 25% du portefeuille de Greenlight Capital.

Outre ces emplettes particulièrement ciblées, notre investisseur s’est encore renforcé dans l’or, une valeur refuge qui a ses faveurs, au moins tant que la Banque centrale américaine continuera à faire marcher la planche à billets, ce qui pour David Einhorn n’a aucune chance de stimuler l’économie. La Fed a récemment annoncé un nouveau plan pour acheter 600 nouveaux milliards de dollars de bons du Trésor. Notre baron devrait donc encore acheter de l’or, qui a atteint son niveau record le 7 décembre, à 1 432 dollars l’once.