David Bonderman ne passera peut-être pas ses prochaines vacances sur une plage australienne. L'opération qu'il vient de mener sur le distributeur national Myer laisse une amertume tenace aux fonds des gosiers wallabies.

Alors qu'il y a un mois, Bonderman lançait l'introduction en Bourse de Myer, s'engageant du même sur un nouveau programme d'actions pour 2012, le fantasque milliardaire texan a soudain vendu l'essentiel de ses titres... en douce !

Au passage, il réalise une plus-value colossale, surtout en cette période de crise, de 1,5 milliard de dollars. Avant même que le fisc et les investisseurs australiens n'aient pu dire « ouf », le juteux pactole avait été transféré sur les comptes de filiales de Texas Pacific Group, au Luxembourg et dans les îles Cayman...

Dans la foulée, le cours de Myer a perdu 9% sur la place australienne, laissant les investisseurs estomaqués et verts de rage.

Le fisc australien n'a décidément pas apprécié le tour de passe-passe. Il demande à Bonderman de payer 452 millions de dollars d'arriérés d'impôt et 226 millions de pénalités. Mais la presse australienne - le Sunday Telegraph notamment - se demande bien quel motif peut être invoqué pour réclamer une telle somme. Car les ressortissants étrangers sont exonérés d'impôts sur les plus-values en Australie.

Malgré le mini-séisme causé par l'affaire en Australie, ni Bonderman, ni son acolyte de toujours Dick Blum, n'ont émis le moindre commentaire. Même mutisme chez le directeur du bureau australien de TPG, Ben Gray, fils d'un ancien Premier ministre de la province de Tanzanie.

Bonderman et Blum, deux personnages hauts en couleurs qui adorent parler de tout et de rien lors de randonnées himalayennes, ont pourtant de quoi plastronner : leur investissement dans Myer a quadruplé en moins de trois ans !

De quoi apporter un peu d'argent de poche pour David Bonderman, à quelques jours de son 67ème anniversaire. Comme à l'accoutumée, il devrait inviter quelques centaines de convives triés sur le volet et devrait débourser une poignée de millions de dollars pour s'offrir les services des Rolling Stones et de Robin Williams en guise de divertissements...