Charles Edelstenne [Dassault Aviation] veut délocaliser hors de la zone euro
Confrontés à la poussée de fièvre de l’euro face au dollar, les avionneurs européens Airbus et Dassault Aviation veulent transférer une partie de leur production en zone dollar. « Il s’agit d’assurer la survie de la société » actuellement dans une « situation surréaliste », plaidait récemment Charles Edelstenne, président et actionnaire de Dassault Aviation, dans les colonnes du Monde (01/12). Certains y voient un appel du pied à destination des dirigeants de l’UE – de sa banque centrale – pour qu’ils tentent de limiter la progression de l'euro contre le dollar. En cinq ans, l'euro affiche une hausse de 50% contre le billet vert...
Délocalisation des activités les moins sensibles
Dans le cas de Dassault, la délocalisation toucherait plutôt l'une de ses spécialités : les avions d’affaires de type Falcon, qui représentent un peu moins des deux tiers du chiffre d’affaires de l’avionneur (3,3 milliards d’euros en 2006). Les autres activités (conception, chaîne d’assemblage ou éléments de technologie avancée) ainsi que le pôle militaire (Rafale et autres Mirage) seraient maintenus en France. Quoi qu'il en soit, la décision devrait être prise rapidement, certainement avant la fin de l’année.
N’y avait-il donc pas d’autres solutions qu'un transfert vers la « zone dollar » ? Non, répond Charles Edelstenne : « ce qui est possible pour des activités comme le nucléaire ne l’est pas pour l’aéronautique ». S’il admet que le gouvernement français est « parfaitement conscient du problème », il estime que ce dernier ne peut être résolu « qu’au plan européen ».
De son côté, Airbus lorgnerait sur le Japon et les Etats-Unis : une implantation outre-Atlantique (en Alabama) serait sérieusement envisagée si EADS était choisi par l’US Air Force pour la fourniture de 180 avions ravitailleurs (tankers). Réponse dans les tous prochains jours...