Pas de panique pour autant, il ne s’agit pas de délocaliser le savoir-faire français en matière de technologie. Le transfert de production concernerait surtout, pour Airbus, le fuselage des appareils (portes, éléments des ailes, etc.). A noter qu’actuellement, les fournisseurs d’Airbus lui fournissent 84% des pièces de l’appareil.

Délocalisation des activités les moins sensibles

Dans le cas de Dassault, la délocalisation toucherait plutôt l'une de ses spécialités : les avions d’affaires de type Falcon, qui représentent un peu moins des deux tiers du chiffre d’affaires de l’avionneur (3,3 milliards d’euros en 2006). Les autres activités (conception, chaîne d’assemblage ou éléments de technologie avancée) ainsi que le pôle militaire (Rafale et autres Mirage) seraient maintenus en France. Quoi qu'il en soit, la décision devrait être prise rapidement, certainement avant la fin de l’année.

N’y avait-il donc pas d’autres solutions qu'un transfert vers la « zone dollar » ? Non, répond Charles Edelstenne : « ce qui est possible pour des activités comme le nucléaire ne l’est pas pour l’aéronautique ». S’il admet que le gouvernement français est « parfaitement conscient du problème », il estime que ce dernier ne peut être résolu « qu’au plan européen ».

De son côté, Airbus lorgnerait sur le Japon et les Etats-Unis : une implantation outre-Atlantique (en Alabama) serait sérieusement envisagée si EADS était choisi par l’US Air Force pour la fourniture de 180 avions ravitailleurs (tankers). Réponse dans les tous prochains jours...