On en connaît un peu plus sur les plans de chacun pour relancer - et au passage prendre le contrôle - des trois casinos de Trump Entertainment à Atlantic City. En février dernier, Donald Trump a dû émettre une nouvelle demande de placement de sa compagnie sous la protection de la loi sur les faillites. Beau perdant, "The Donald" a pris acte de son échec et s'est retiré du conseil d'administration.

Mais pour autant, il n'a pas renoncé à dire son mot sur l'avenir du groupe, dont il a possédé en propre jusqu'à 29% du capital.

Pour défendre son projet de reprise, Icahn s'est allié à la Beal Bank, profitant du désamour entre la banque d'affaires et Donald Trump. Carl Icahn a ainsi repris auprès de Beal 500 millions de dollars de dette contractée par Trump Entertainment. Le plan défendu par Icahn et Beal prévoit la vente de 225 millions de dollars d'actions de la compagnie.

S'il n'y avait pas assez de souscripteurs, Icahn s'engage à acquérir lui-même pour 80 millions de dollars de titres. Les 225 millions de dollars obtenus permettront de rembourser 100 millions de dollars sur les 486 millions de dette bancaire du groupe et l'ami Carl se remboursera des 45 millions de dollars d'avance qu'il se propose de faire. Le reste de cette somme - 80 millions de dollars - sera réinvesti dans la croissance opérationnelle de l'entreprise.

En face, Donald Trump et quelques créanciers obligataires proposent un plan alternatif. Ils souhaitent eux aussi vendre des actions du groupe mais proposent aussi de céder un des trois casinos de Trump à Atlantic City, pour au moins 75 millions de dollars. Au final, la poignée de détenteurs associés à l'affaire prendra le contrôle de l'entreprise.

Echange d'amabilités
Si les noms d'oiseaux ne volent pas encore, les deux parties ne s'épargnent pas. Dans le clan Icahn & Co, on affirme que les créanciers obligataires n'ont pas assez d'expérience dans la gestion d'un groupe de jeux et risquent de ne pas obtenir la licence du régulateur, indispensable sésame pour faire tourner les roulettes et les têtes des flambeurs de tout poil.

En face, le groupe de Trump rétorque qu'Icahn est déjà très présent sur un marché rendu exsangue par la crise. Carl Icahn a en effet repris en juin dernier les 2 100 chambres du Tropicana Casino & Resort, acceptant en échange d'effacer 200 millions de dette de la salle de jeux. Du coup, les autorités réglementaires pourraient bien refuser d'accorder une nouvelle licence à Icahn, soupçonné de se trouver alors en position dominante sur le marché.

L'issue de l'affrontement sera bientôt connue. Le mois prochain, la Cour des faillites de l'Etat du New Jersey statuera et choisira entre les deux options présentées. On sait déjà que pour étayer sa décision, la Cour tiendra compte du vote des créanciers.

Ce qui nous promet d'ici là une belle bataille d'influence entre les deux camps...