Sika : B. Gates, Fidelity et Threadneedle contre Saint-Gobain
A Zurich, l'action Sika prend 1,2% à 3.173 francs, quand à Paris le titre Saint-Gobain recule de 1,5% à 33,98 euros.
Dans un communiqué publié ce matin, la direction de Sika indique que quatre investisseurs 'lui ont témoigné leur soutien actif' : Cascade Investment (société de gestion d'actifs contrôlée par Bill Gates), la fondation Bill & Melinda Gates, Fidelity Worldwide Investment (la branche internationale de Fidelity ; 275,8 milliards de dollars sous gestion) et Threadneedle Investments (92,6 milliards de livres sterling sous gestion).
Au total, ces quatre entités ont déclaré qu'elles détiennent 8,6% du capital de Sika et 4,6% des droits de vote, et qu'elles agissent de concert.
Dans une lettre adressée au management de Sika, les quatre investisseurs précités expriment, selon la direction, 'leurs profondes inquiétudes à propos du devenir des activités de Sika et de ses 16.000 employés dans l'optique de la vente éventuelle de la participation de la famille Burkard à Saint-Gobain' .
Le concert d'actionnaires estime que sous sa forme actuelle, l'opération 'porterait significativement et durablement atteinte aux intérêts de la majorité des actionnaires du groupe. Le concert assure donc Sika de son soutien actif dans la recherche d'une solution de manière aussi rapide que possible, et dans l'idée de garantir les perspectives de long terme de la société et de ses actionnaires'.
Rappelons que le 8 décembre dernier, Saint-Gobain a annoncé la conclusion d'un accord d'achat de la participation de la famille Burkard-Schenker (16,1% du capital de Sika, mais surtout 52,4% des droits de vote) détenue via la société de portefeuille Schenker-Winkler Holding. Le prix de la transaction, soit 2,75 milliards de francs suisses, équivaut à 2,3 milliards d'euros. Saint-Gobain n'a pas prévu de lancer une OPA sur le solde du capital.
La direction de Sika, manifestement non consultée, s'oppose à cette opération depuis le début, ce qui a suscité la colère des Burkard-Shenker, qui demandent la tenue d'une assemblée générale extraordinaire (ils viennent de saisir la justice en ce sens) afin de démettre trois membres du conseil d'administration.
Mais il n'est pas certain que l'intention de Sika soit empêcher purement et simplement le rapprochement. Peut-être s'agit plutôt d'en améliorer les termes.
D'ailleurs, dans une note de recherche publiée ce matin, UBS rapporte que le directeur général de Sika, Jan Jenisch, a déclaré hier, en présentant les ventes 2014, que les discussions (avec Saint-Gobain) tardent, mais qu'il 's'attend à une rencontre dans un très proche avenir'.
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