Et si l’avenir énergétique de la planète se trouvait dans notre vessie ? Encore embryonnaire, la recherche dans ce domaine vient de recevoir un coup de pouce de la Fondation Bill & Melinda Gates. Dans le cadre du Grand Challenges Explorations, qui récompense les projets de recherche non-orthodoxes, la Fondation vient d’accorder une bourse au Bristol Robotic Laboratory.

Les chercheurs britanniques travaillent sur l’urine-tricity, la production d’énergie électrique à partir de l’urine humaine. Il s’agit en fait d’exploiter à grande échelle une technologie déjà connue, celle des piles à bactéries (Microbial Fuel Cells, en anglais). Les scientifiques du laboratoire de Bristol ont déjà fait fonctionner des robots à partir de ce procédé. Alors, pourquoi pas plus ?

Le système prévoit une miniaturisation plus importante des piles à bactéries pour améliorer le rendement énergétique du dispositif. Mais les chercheurs affichent de modestes ambitions : l’urine-tricity devrait pouvoir fournir l’énergie nécessaire à la vie quotidienne d’un petit village, mais pas plus.

Une énergie propre
Ce qui a séduit la Fondation Bill & Melinda Gates, c’est l’aspect multifonction du projet. En plus de l’énergie produite, le système permet d’éliminer tous les éléments nocifs de l’urine et rend un résidu biodégradable qui peut être relâché dans la nature sans nuire à l’environnement. Le lancement d’un tel dispositif représenterait un intérêt majeur pour les pays en développement, voire pour les régions les plus pauvres de la planète.

Quoi qu’il en soit, les blouses blanches vont avoir quelques fonds pour alimenter leur imagination : le Grand Challenges Explorations offre au départ 100 000 dollars aux nouveaux projets qu’il soutient. Et si les opportunités se concrétisent, les programmes de recherche peuvent recevoir jusqu’à un millions de dollars.