Antoine Bernheim, grand patron français d’un assureur italien, passe à l’attaque.

Un homme en colère

Il faut dire qu'il est attaqué sur tous les fronts. Lui sont tout de même reprochés tour à tour sa « longévité », son salaire, et sa gestion. S'agissant de son âge (83 ans), il juge le procédé très peu fair-play, et ce d'autant plus qu'il s'agit d'une donnée sur laquelle il lui est impossible d'agir...

En ce qui concerne sa rémunération, il rétorque être « l'un des patrons italiens les moins payés », affirmant au contraire que son salaire fixe est le même que celui de son prédécesseur, lequel « a pourtant laissé la compagnie en grande difficulté », sous-entendu : lui, tout au contraire de moi. Il souligne à cet égard la capitalisation boursière élevée du groupe Generali – environ 43 milliards d'euros, soit 75 % de celle d'Axa – et la croissance de son chiffre d'affaires et de ses profits, en augmentation de 20 % à 25 % par an depuis cinq ans. Il indique par ailleurs avoir su rester à l'écart de la crise du subprime, « ces investissements spéculatifs ».

Toujours plein de vitalité, il affirme haut et clair : « il n'est pas question pour moi de baisser les bras, quitte à aller au combat. J'estime que ma mission n'est pas terminée et qu'il faut consolider les développements en cours ».

Succession en vue

Quant à chercher un successeur – très certainement le nerf de la guerre, il prévoit de s'en occuper « au cours de la troisième année de son mandat en 2009". Réélu en avril dernier, à la tête de Generali dont il est administrateur depuis trente-quatre ans, il avait déjà dirigé la compagnie entre 1995 et 1999, pour revenir à sa tête en 2002.

Bernheim reste convaincu qu’« Algebris n'agit pas seul ». « Le fonds est sans doute soutenu par des Italiens qui ont certaines ambitions concernant la compagnie. Soit ils veulent accéder à la direction, soit ils veulent en prendre le contrôle », ne craint pas d’affirmer cet ancien associé-gérant de la banque Lazard.

Mais la colère de Bernheim ne l'empêche pas d'être réaliste : il rappelle avoir « déjà été renvoyé en 1999 pour travail bien fait ». Déjà à l’époque, il présidait les... Generali.