Bruxelles (awp/afp) - Les prix à la consommation dans la zone euro sont repartis à la hausse en juin (+0,1%), selon des données publiées jeudi, mais les incertitudes liées au Brexit risquent de peser sur l'inflation à l'avenir.

Cette première estimation est supérieure aux attentes des analystes, qui tablaient sur une inflation nulle d'après le consensus établi par le fournisseur d'informations financières Factset. En mai, les prix avaient reculé de 0,1% sur un an.

Les prix de l'énergie ont de nouveau tiré le taux d'inflation vers le bas. Mais leur recul en juin (-6,5%) est moins important que les mois précédents (-8,1% en mai, -8,7% en avril et en mars).

L'inflation sous-jacente (hors énergie, produits alimentaires, boissons alcoolisées et tabac), plus révélatrice de la tendance car elle ne comprend pas les produits les plus volatils, a très légèrement accéléré: +0,9% en juin, contre +0,8% en mai et +0,7% en avril.

"Nous pensons que le mois de mai pourrait avoir été le dernier mois de déflation" dans la zone euro, affirme Howard Archer, analyste chez IHS. Mais si le Brexit venait à peser de manière "significative sur la croissance de la zone euro", il y aurait "un risque croissant" que l'inflation reste "à des niveaux très bas", ajoute-t-il.

"L'incertitude sur les effets du Brexit" pourrait jouer de manière négative sur "la croissance des salaires" et "accroître la réticence des entreprises à augmenter leurs prix dans les prochains mois", renchérit Jennifer McKeown, analyste chez Capital Economics.

"En conséquence, nous pensons toujours que la BCE va devoir faire plus, si tel est le cas, pour atteindre sa cible d'une inflation proche de 2%", a-t-elle ajouté.

La BCE, qui s'évertue depuis des mois à relancer les prix à la consommation, estime que l'inflation devrait s'approcher des 2% pour que l'économie de l'Union monétaire puisse être considérée en bonne santé.

"Nous ne pensons pas" que le Brexit "aura un grand impact sur l'inflation dans la zone euro", tempère en revanche Johannes Gareis, économiste chez Natixis. "Ce qui veut dire que nous escomptons toujours une accélération rapide de l'inflation" en fin d'année 2016 et en 2017.

"Les services devraient connaître le taux annuel le plus élevé en juin (1,1%, comparé à 1,0% en mai), suivis de l'alimentation, alcool et tabac (0,9%, stable comparé à mai), des biens industriels non énergétiques (0,4%, comparé à 0,5% en mai) et de l'énergie (-6,5%, comparé à -8,1% en mai)", détaille Eurostat dans son communiqué.

Par pays, les prix à la consommation ont augmenté de 0,3% en juin sur un an en Allemagne et de 0,1% en France.

Ils ont en revanche baissé de 0,4% en Italie et de 0,9% en Espagne.

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