Francfort (awp/afp) - Les crédits accordés par les banques de la zone euro aux ménages et aux entreprises de la région ont encore augmenté en décembre, à un rythme légèrement plus rapide qu'en novembre, a annoncé vendredi la Banque centrale européenne (BCE).

Les crédits au secteur privé européen ont progressé de 2,2% sur un an en décembre, après une hausse de 2,1% en novembre et de 2% en octobre, a indiqué la banque centrale.

Corrigée de certaines opérations strictement financières, la hausse des crédits a atteint 2,3% en décembre, contre 2,2% lors des deux mois précédents. Ce retraitement permet de mieux appréhender les prêts véritablement accordés par les banques aux ménages et aux entreprises.

Dans le détail, les prêts aux ménages ont progressé de 2,2% le mois dernier, en accélération par rapport à la hausse de 2,1% du mois de novembre.

Ce développement a été soutenu à la fois par une dynamique plus soutenue des prêts immobiliers, en hausse de 2,7% en décembre contre 2,5% en novembre, ainsi que des crédits à la consommation, qui ont grimpé de 3,9% en décembre contre 3,7% le mois précédent.

Quant aux entreprises non-financières, les prêts qui leur ont été accordés ont augmenté de 2% en décembre, après une progression de 1,8% en novembre.

La croissance de la masse monétaire M3, agrégat utilisé par la BCE comme un indicateur avancé de l'inflation, a aussi accéléré à 5% en décembre, après 4,8% en novembre.

Ces données constituent "une très bonne nouvelle pour la BCE", a réagi dans une note Howard Archer, économiste chez IHS Markit, précisant que les crédits au secteur privé ont enregistré en décembre leur meilleure progression depuis plus de cinq ans.

"Ces données soutiennent l'affirmation de la BCE selon laquelle ses mesures de politique monétaire fonctionnent", ajoute M. Archer.

L'institution monétaire européenne a multiplié les efforts depuis plus de deux ans pour dynamiser le crédit bancaire en zone euro, dont le redressement doit permettre par ricochet de stimuler l'activité et faire remonter les prix.

Depuis 2014, la banque centrale a abaissé ses taux à des niveaux historiquement bas, elle fournit des prêts géants gratuits aux banques et rachète en masse tous les mois des dettes publiques et privés sur les marchés pour dynamiser l'économie et les prix au sein de la zone euro.

Certains observateurs et banquiers centraux, notamment en Allemagne, s'inquiètent toutefois des risques qu'entraîne une politique monétaire très interventionniste prolongée.

A mesure que l'économie européenne donne des signes d'accélération, "je suis optimiste quant au fait que nous pourrons bientôt nous consacrer à la question d'une sortie" de cette politique, a déclaré mercredi Sabine Lautenschläger, membre du directoire de la banque centrale.

afp/jh