Le ministre français du Budget, qui était l'invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, s'exprimait avant la conférence sur les déficits qui s'ouvre jeudi pour définir les moyens qui permettront à la France de passer d'un déficit public prévu à 8,2% en 2010 au seuil maximal prévu par l'Union européenne.

"C'est aujourd'hui possible sans taxe nouvelle", a-t-il dit en évoquant les quelque 100 milliards d'euros à trouver.

Le retour de la croissance économique - le gouvernement prévoit une hausse du PIB de 1,4% pour 2010 - et ses conséquences, comme l'augmentation des recettes fiscales et la suppression du plan de relance, est le premier volet du plan.

"Tout ça ça fait à peu près la moitié du chemin, un peu plus que la moitié du chemin, un peu plus de 50 milliards. Il en manque 50. Ces 50 milliards, ils doivent être trouvés sur la dépense", a-t-il expliqué en rappelant que le PIB français s'élevait à "un peu plus de 1.000 milliards d'euros".

"Cinquante milliards d'euros de dépenses, c'est à la fois possible (...), mais ça nécessite un effort considérable."

Eric Woerth a ajouté qu'il était favorable à l'inscription dans la législation d'une règle qui oblige le gouvernement à un objectif de déficit, comme l'a fait l'Allemagne, qui l'a inscrit dans sa constitution, à 0,35% du PIB maximum.

Il a admis avoir changé d'avis parce qu'il craignait initialement que l'on mette "une énergie dingue pour qu'on fasse voter une loi (...) et qu'on mette aussi une énergie dingue pour ne pas la respecter" alors que les Allemands appliquent selon lui mieux que les Français les règles qu'ils s'imposent.

"Je pense que cette règle a un avantage", a-t-il dit en soulignant que cela permettrait de partager les responsabilités entre l'Etat et les collectivités locales.

Yves Clarisse