Wall Street s'empresse de reprendre le terrain perdu la veille, à la faveur d'un 'Livre Beige' de la FED qui mériterait d'être interprété avec prudence mais qui déclenche une nouvelle vague d'euphorie (sans aucun rapport avec le contenu du communiqué).

Les signes d'amélioration mentionnés sont si ténus, si modestes que cela alimente les spéculations sur des taux maintenus à zéro au moins jusqu'à la fin de l'année 2010.
Les mauvaises nouvelles, ou le diagnostic d'une lente et laborieuse amélioration continuent de doper les indices boursiers US.

Le Dow Jones reprend 0,5% et flirte avec les 10.700Pts, le Nasdaq s'envole de +1,13% et retrace les 2.310Pts et le 'S&P' reprend 0,83% à 1.146: voici les marchés revenus au zénith des 15 derniers mois, sans aucune information économique réellement encourageante... et les 'profit warnings' émis la veille sont déjà oubliés (déjà de l'histoire ancienne).

La dégradation de la dette de la Californie (qui ne vaut plus qu'un modeste 'A-') par Standard & Poors a laissé Wall Street tout aussi indifférent (la Californie, ce n'est pas la Grèce, l'Ukraine ou l'Islande: c'est la 7ème économie au monde... mais peu importe).

Le 'Beige Book' de la Réserve fédérale indique que si l'activité économique est restée faible, la conjoncture s'améliore modestement dans les 12 districs sous revue.
Les consommateurs ont légèrement plus dépensé qu'en 2008 pendant la période des fêtes mais les chiffres des ventes restent largement inférieurs à ceux de 2007.

Alors que Wall Street se comporte comme si la récession était terminée depuis 2 ans, avec la matérialisation d'une vraie reprise en 'V', le gouvernement américain prépare un nouveau plan de soutien à l'emploi car les preuves d'une stagnation des embauches se multiplient tandis que le chômage réel -pas celui des statistiques officielles- progresse encore.

L'actualité des entreprises était pratiquement inexistante (aucun trimestriel à analyser) mais Google a alimenté beaucoup de conversations en évoquant son retrait du marché chinois pour cause d'attaques de 'hackers'... et de censure de milliers de mots-clés jugés politiquement incorrects par les autorités de Pékin.
Son principal concurrent sur le territoire chinois, Baidu, s'est distingué au sein du Nasdaq avec un gain de +14% alors que son rival Google perdait -0,5%.

Le secteur bancaire a de son côté largement contribué à la remontée du 'S&P' avec un trio forme de JP-Morgan, Bank of America et Wells Fargo (+1,6% à +2%), Fifth Bancorp (+4,5%), .
L'une de vedettes du jour fut également Merck avec +3,7% (leader du Dow Jones) puis Pfizer (+2,35%), Intel (+1,7%).
Au sein du Nasdaq, outre Baidu, les achats se sont concentrés sur Joy Global (+6,6%), AMD (+5,8%), Netapp (+3,9%), RIM (+3,7%), Flextronics et Broadcom (+3%), Seagate (+2,8%), Intel (+1,7%).

Moins de 10% des composantes du Nasdaq-100 ont terminé dans le rouge: un tel optimisme ne manque pas d'intriguer vu le peu d'éléments 'bullish' communiqués par la FED ce mercredi.

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