'La reprise s'avère lente et incertaine': qu'à cela ne tienne, Wall Street s'envole de nouveau au cours du dernier quart d'heure (tout comme lors des 3 séances précédentes) !

Les chiffres économiques s'enchaînent et les déceptions succèdent aux déceptions, sur le front de l'immobilier, de l'emploi... et ce vendredi soir, du crédit à la consommation qui chute dans des proportions jamais observées depuis 1943 (-17,5Mds$ en novembre, -8,5% en rythme annuel... en pleine pleine période de Thanksgiving).

Autant d'indicateurs qui confirment le scénario d'un redressement laborieux -dans la meilleure des hypothèses- des économies occidentales et de la croissance américaine en particulier.
Mais c'est au fond la meilleure nouvelle possible pour Wall Street qui ne jure que par la perspective du maintien des taux par la FED au niveau 'zéro'.

Les places européennes ont une fois de plus servi de précurseur à l'évolution des indices US qui après avoir fait la grimace avec les destructions d'emplois (-85.000) plus nombreuses que prévu ont retrouvé le sourire dès la mi-séance avec un Nasdaq en hausse de 0,75% et un 'S&P' qui pulvérise un nouveau record annuel à 1.145Pts: l'accélération du dernier quart d'heure, des 5 dernières -ou même de la dernière- minute est devenue un scénario récurrent -et complètement répétitif- depuis fin décembre.
Mais ceux qui veillent depuis 6 mois à ce que l'issue de la séance soit inexorablement haussière (3 fois sur 4... un ratio historique et quasi surréaliste) y sont allés 'très fort' ce vendredi avec une envolée de +50Pts du Dow Jones (jusque vers 10.618) -sans aucun lien avec la moindre nouvelle favorable identifiable- au cours des 20 dernières minutes.

Le but qui était de faire inscrire une série de nouveaux records est largement atteint: mais où s'arrête le discret soutien aux indices et où commence la manipulation pure et simple des cours (au profit de quelques initiés qui sont les seuls à pouvoir tirer le meilleur parti de tels mouvement totalement déconnectés de l'actualité).

Comme ce genre d'aubaine réjouit une majorité de commentateurs -à défaut de susciter un travail d'investigation-, ils n'ont aucun mal à fournir une explication: 'puisque les chiffres sont mauvais, il faut se placer dans l'optique d'un nouveau plan de relance (quitte à creuser encore plus profondément les déficits): plus les nouvelles sont négatives, plus il faut espérer du positif de la part de la FED et de la Maison Blanche'.

Avec de tels raisonnements, la hausse des marchés peut effectivement tendre vers le 'mouvement perpétuel'... et c'est ce qu'illustre à merveille la 13ème hausse du 'S&P' sur une série de 14 séances (un record qui remonte à 2006) !

Les chiffres de l'emploi ne revêtent plus alors qu'une importance anecdotique, presque abstraite: 4,2 millions d'emplois au total ont été détruits en 2009 et 7,3 millions depuis décembre 2007), le baromètre du vrai chômage -incluant les salariés à temps très partiel (quelques heures par mois) et les demandeurs d'emplois 'découragés'- affiche une nouvelle progression à 17,3% contre 17,2% et le taux d'emploi global de la population chute à 58,2% contre 58,5% le mois dernier (le pire score depuis 1945).
Mais pas de quoi gâter l'humeur de Wall Street puisque c'est 'de moins en moins pire'... y compris dans le secteur immobilier.

Le constructeur de maisons individuelles Lennar a donc poursuivi le rallye amorcé la veille (+3,5%),le ramassage s'est poursuivi sur General Electric (+2,15%), Amazon (+2,7%), Applied Materials (+3,15%), Garmin (+5%), US Steel (+6,5%) et AK Steel (+9,3%) qui ont fait l'objet de relèvements de recommandations en milieu de semaine.


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