Les analystes interrogés se montrent cependant optimistes au sujet de l'économie des Etats-Unis et beaucoup voient dans des ratios cours de Bourse sur bénéfices estimés (PER) historiquement bas un facteur de soutien pour la cote.

Tous s'inquiètent toutefois de la crise de la dette en Europe, qui a fait chanceler les Bourses mondiales au cours des derniers mois.

L'indice Standard & Poor's 500, référence pour les gérants de fonds, devrait finir l'année prochaine sur une hausse de 7,5%, à 1.340 points, par rapport au cours de clôture de près de 1.247 mercredi, selon l'estimation médiane de 40 spécialistes de marché sondés au cours de la semaine écoulée.

Les écarts entre les prévisions sont très importantes, puisqu'elles vont de 718 à 1.550 points. Il s'agit du plus important écart dans les enquêtes trimestrielles depuis la crise financière de 2008.

La hausse anticipée du S&P 500 interviendra surtout au second semestre, car l'indice est vu à un niveau stable par rapport à celui de mercredi d'ici la mi-2012.

Depuis le début de l'année, il est en recul de près de 1% alors qu'il avait augmenté de 12,8% en 2010. Le S&P a baissé sur six des sept derniers mois.

"Plus l'Europe passera au second plan, plus le marché va progresser", a déclaré Marc Pado (Cantor Fitzgerald)

Le Dow Jones est estimé à 12.000 points vers la mi-2012, à un niveau inférieur à sa clôture du 30 novembre (12.046). Sur l'ensemble de l'année prochaine, il devrait afficher une hausse de 2,8%, pour terminer à 12.388.

Au cours des deux derniers mois, les places boursières ont enregistré des oscillations extrêmes, la dernière en date étant le bond de 4% de Wall Street mercredi après l'action coordonnée annoncée par les principales banques centrales pour préserver la liquidité sur des marchés secoués par la crise de la dette.

Les analystes notent également que les entreprises américaines, qui n'embauchent pas beaucoup, disposent d'abondantes trésoreries.

"Je n'ai jamais vu de bilans d'entreprises aussi solides. Les risques ne sont pas aussi élevés que les gens veulent bien le croire", a déclaré Stanley Nabi (Silvercret Asset Management Group).

Selon des données Thomson Reuters, le PER des composants du S&P est tombé à 11,5 contre une moyenne de 15 sur la décennie écoulée.

Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat