(CercleFinance.com) -Entame d'année parfaitement conforme au degré d'optimisme record des opérateurs US qui anticipent en moyenne entre +10% et +20% de progression des indices boursiers en 2011.

En fait, partant des mêmes prémices techniques et conjoncturels qu'au début de l'année 2010, Wall Street espère une sorte de duplication de la performance de l'an dernier sans s'alarmer du niveau des déficits US ni du fait que la croissance est obtenue au prix d'un endettement massif et d'une création monétaire gallopante.

Si cela a bien fonctionné en 2010, pourquoi pas en 2011 ? Les investisseurs sont convaincus que les Etats Unis peuvent imprimer des Dollar en quantité illimitée (1.400Mds en à peine 2 ans) puisque les créanciers de l'Amérique continuent de les accepter sans broncher.

Des créanciers que la Maison Blanche se fait fort de mener à sa main puisque le porte parole de Barack Obama indique clairement que la pression va être accrue sur la Chine afin qu'elle réévalue le Yuan (ce qui équivaut à dévaluer le Dollar).

Beaucoup d'opérateurs considèrent que les premières séances de l'année constituent le précurseur de la tendance au cours des mois suivants: la Bourse de New York s'est donc offert un gage de prospérité en terminant en nette hausse et à de nouveaux sommets depuis l'été 2008 ou l'automne 2007: le Nasdaq-100 a même pulvérisé ses records historique de fin octobre 2007 en s'envolant de +1,6%, au-delà de la résistance long terme des 2.239Pts pour en terminer à 2.260Pts, au plus haut depuis 10 ans !

Le Dow Jones a certes gagné 0,81% mais il termine au plus haut depuis fin août 2008 mais assez loin des 11.710Pts (un score qui équivaut au record de mars 2000) et le Nasdaq a pris 1,46% à 2.691,5 (après avoir 'accroché' la barre des 2.700 points).

Après 10 séances consécutives de stagnation autour de 1.260Pts, 5 semaines de hausse ponctuées par une seule séance de repli de -0,5% (sinon, que des hausses ou des scores nuls), le Standard & Poor's 500 engrange soudain +1,13% à 1.271,9 et retrouve ses niveaux de début septembre 2008.

Et tout comme en 2009 et 2010, la performance du jour doit beaucoup à la volonté manifeste de tirer les cours et s'explique difficilement par les statistiques du jour qui ont soufflé le chaud et le froid: l'indice ISM manufacturier n'a progressé que modestement (moins que prévu par le consensus) mais les 'optimistes' soulignent qu'il atteint son plus haut niveau depuis mai 2008, ce qui traduit une croissance de l'activité manufacturière pour un 17ème mois consécutif. Les dépenses de construction ont augmenté de +0,5%, un peu plus que prévu en novembre.

Aucun élément ne semble revêtir le moindre aspect négatif aux yeux des investisseurs: si le baril a atteint lundi ses plus hauts niveaux depuis octobre 2008, à plus de 92 dollars (et 96 dollars à Londres sur le 'Brent'), voilà un excellent prétexte pour acheter des valeurs pétrolières (ExxonMobil a pris 2%) ou parapétrolières (Chesapeake a bondi de +2,3%, Valero de +2,7%), l'impact sur le pouvoir d'achat des ménages est jugé quantité négligeable.

Mais ces écarts apparaissent modestes en regard des +6,4% gagnés par Bank of America qui s'emflamme suite à l'accord conclu avec Fannie Mae et Freddie Mac, qui lui permet de mettre fin au contentieux avec ces deux organismes para-publics moyennant un coût qui pourrait atteindre 5Mds$: une fois encore, Wall Street valide l'argument selon lesquel 'cela aurait pu être pire'.

Alors que 95% des valeurs américaines ont terminé dans le vert, Apple a battu un nouveau record historique à 330$ en début de séance, ce qui porte sa capitalisation à 330Mds$.
Alcoa a pris +2,7% alors que Deutsche Bank a recommandé le titre à l'achat, Morgan Stanley a pour sa part relevé son objectif de cours de +10% sur Amazon (+2,25% à 184,2$) à 225$ sur la foi des ventes record de la tablette 'Kindle III').

Le rendement des T-Bonds 2020 s'est tendu jusqu'à 3,40% en début de séance (et à 4,4% sur le '30 ans') mais là encore, il ne faut y voir que du 'positif': c'est la preuve que l'appétit pour le risque des investisseurs s'accroît au fil des semaines (avec 80% d'entre eux se déclarant modérément haussiers à 'bullish' sur les actions, l'argument tient effectivement la route... mais un consensus aussi univoque -évoqué en préambule- n'a plus été observé depuis l'automne 2007 !).


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