par Deepa Seetharaman

L'autre facteur dominant de la semaine boursière à venir sera la réunion de la Réserve fédérale, dont le communiqué final sera décortiqué avec une attention particulière.

Sur la semaine écoulée, l'indice Dow Jones a perdu 2,5%, le S&P 500 a reculé de 2,1% et le Nasdaq a cédé 3,4%, dans un climat marqué notamment par les résultats préoccupants de General Electric et les 5.000 suppressions de postes prévues chez Microsoft.

Douze sociétés de l'indice Dow Jones et 137 du Standard & Poor's 500 doivent publier leurs comptes au cours des cinq jours à venir.

Le marché espère que la nouvelle administration Obama présentera rapidement un nouveau plan de soutien aux banques et qu'elle fera progresser son plan de relance économique chiffré à 825 milliards de dollars.

Samedi, dans sa première allocution radiophonique hebdomadaire, le président américain a plaidé pour une adoption rapide de ce plan par le Congrès, dont il doit rencontrer mardi les élus républicains au Capitole.

"Pour les investisseurs, beaucoup de choses vont dépendre du plan de soutien en préparation", estime Michael Sheldon, responsable de la stratégie de RDM Financial.

Les statistiques économiques attendues au cours des jours à venir devraient confirmer l'urgence de la situation mise en avant par Obama. Mais cette urgence ne garantit pas pour autant une adoption rapide, souligne Craig Peckham, stratège de Jefferies & Co. "Il y a encore beaucoup de chemin à faire d'ici-là. On est loin d'un texte soutenu à l'unanimité."

LES PROFITS DU S&P 500 ATTENDUS EN BAISSE DE 28%

Les résultats de McDonald's et de Verizon devraient apporter aux boursiers des indications sur l'évolution de la consommation des ménages, tandis que ceux de Caterpillar et DuPont pourraient fournir des éléments sur l'investissement des entreprises.

Les géants pétroliers Exxon Mobil et Chevron doivent aussi publier leurs comptes cette semaine.

Au total, les profits des sociétés cotées devraient avoir chuté de 28,1% sur le trimestre en cours de publication, selon les données de Thomson Reuters, et sept des dix secteurs du S&P devraient afficher des baisses de plus de 10% de leurs bénéfices.

Au chapitre macroéconomique, la première estimation, attendue vendredi, du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis au quatrième trimestre 2008 devrait montrer une contraction de 5,4% en rythme annualisé, bien plus violente que celle de 0,5% enregistrée sur juillet-septembre.

"Ce serait un très mauvais chiffre, probablement le plus mauvais depuis 26 ans", note John Praveen, responsable de la stratégie d'investissement de Prudential International Investments Advisors.

Les investisseurs vont aussi étudier d'éventuelles inflexions du discours de la Fed dans l'espoir qu'elles préfigurent de nouvelles mesures de soutien à l'économie et aux marchés, alors que le taux des fed funds, principal instrument de la politique monétaire américaine, est déjà proche de zéro.

"On s'intéressera surtout au communiqué pour avoir une idée de l'évolution du débat sur la possibilité que la Fed augmente ses rachats de billets de trésorerie ou commence à racheter d'autres actifs sur les marchés financiers", explique Praveen.

Avec Rodrigo Campos, Leah Schnurr et Chuck Mikolajczak, version française Marc Angrand