par Edward Krudy et Ellis Mnyandu

Les difficultés éprouvées par Athènes, qui ont poussé l'euro vers un plus bas de neuf mois face au dollar, sont une source d'inquiétudes depuis des semaines pour les investisseurs, qui redoutent une propagation à l'ensemble de la zone euro, voire au-delà.

Les ministres de la zone euro se réunissent à Bruxelles dans le cadre de l'Eurogroupe lundi, journée de fermeture des marchés américains pour cause de Presidents Day. Le lendemain, les ministres des Finances de l'ensemble de l'Union européenne se réunissent lors d'un Ecofin.

Plusieurs sources ont dit à Reuters vendredi que ces rencontres n'avaient guère de chances de déboucher sur un plan de sauvetage concret.

"Ce que les marchés veulent entendre, c'est qu'il existe un remède efficace. Et ils se demanderont également comment les autres problèmes seront traités. Est-ce que cet éventuel remède pourra s'appliquer, le cas échéant, à l'Espagne, le Portugal, l'Irlande et l'Italie ? Les investisseurs sont en effet persuades qu'il y aura encore bon nombre d'effets secondaires de la crise économique mondiale", a déclaré Quincy Krosby, analyste technique chez Prudential Financial.

Certains intervenants sur les marchés financiers américains ont fait le parallèle entre les difficultés budgétaires de la Grèce avec ceux qui avaient mené la banque d'investissement Lehman Brothers, événement qui avait précipité la crise financière en septembre 2008.

Vendredi, le Dow Jones et le S&P 500 avaient terminé en légère baisse vendredi, les investisseurs s'inquiétant des risques que font peser le resserrement monétaire chinois et la faible croissance de la zone euro sur la reprise économique mondiale.

Sur l'ensemble de la semaine dernière, le Dow a cependant progressé de 0,9%, le S&P 500 de 0,9% et le Nasdaq de 2%, les trois indices mettant ainsi fin à une série de quatre semaines consécutives de recul.

PRODUCTION INDUSTRIELLE ET IMMOBILIER

Outre les conséquences des déclarations sur la Grèce, Wall Street est également susceptible de réagir aux résultats du quatrième trimestre, attendus jeudi, du numéro mondial de la distribution Wal-Mart Stores, considéré comme un bon baromètre de l'économie.

Les acteurs du marché seront particulièrement attentifs aux commentaires prospectifs du groupe, qui devrait publier un bénéfice par action de 1,12 dollar, selon Thomson Reuters I/B/E/S.

D'autres distributeurs publieront également leurs performances trimestrielles la semaine prochaine, comme Abercrombie & Fitch mardi et JCPenney.

Les investisseurs pourront ainsi se faire une idée de l'état d'esprit des consommateurs américains, dont les achats conditionnent deux tiers de l'activité économique américaine.

Kraft fera état mardi de ses premiers résultats trimestriels depuis la réussite de son offre sur Cadbury.

Du côté des indicateurs, ce seront les secteurs industriels et immobiliers qui seront à l'honneur.

La production industrielle, attendue mercredi, devrait avoir augmenté de 0,7%, poursuivant sur la lancée observée ces derniers mois et donnant ainsi des motifs d'encouragement à ceux qui anticipent une reprise vigoureuse de l'économie.

Dans le domaine immobilier, après une baisse inattendue en décembre, les économistes prévoient une hausse des mises en chantier en janvier, à 580.000.

La Réserve fédérale occupera également le devant la scène la semaine prochaine, avec d'une part la publication du compte-rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire mercredi et d'autre part, une série d'interventions de présidents de banques centrales régionales.

Le marché sera attentif à toute inflexion par rapport au discours de Ben Bernanke publié mercredi, où le président de la Fed a dit que cette dernière pourrait entamer le démantèlement des mesures exceptionnelles de soutien à l'économie en retirant dans un premier temps des liquidités du système financier, avant de commencer à relever ses taux d'intérêt.

Version française Benoit Van Overstraeten