Berne (awp/ats) - Les aspirations professionnelles des adolescents suisses se portent sur un nombre plus large d'emplois que dans les autres pays industrialisés. Une étude de l'OCDE attribue cela au fait que les écoles permettent des contacts précoces avec le monde du travail.

À l'ère des médias sociaux et de l'intelligence artificielle, les jeunes de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ne rêvent pas de travailler dans des activités issues de la révolution numérique. Ils continuent de choisir des professions établies comme celles de médecins, d'enseignants, de policiers ou de chefs d'entreprise, d'après le dernier rapport PISA de l'OCDE.

"Il est préoccupant de constater qu'un nombre croissant de jeunes choisissent aujourd'hui leur métier à partir d'une liste restreinte de professions. L'enquête montre que trop d'adolescents ignorent ou ne sont pas conscients des nouveaux types de métiers qui se créent, notamment du fait de la transformation numérique de l'économie", a déclaré Andreas Schleicher, directeur de l'éducation et des compétences de l'OCDE, lors du Forum économique mondial de Davos.

Le rapport mentionne que 47% des garçons et 53% des filles, interrogés dans 41 pays, prévoient d'exercer uniquement l'une des dix professions les plus populaires à l'âge de 30 ans. Les aspirations professionnelles sont aujourd'hui moins diversifiées, comme en témoigne la hausse de 8 points de pourcentage pour les garçons et de 4 points pour les filles depuis la précédente enquête PISA de 2000.

En Suisse, en Allemagne et en Autriche, les ambitions professionnelles sont nettement plus diversifiées que la moyenne. Seuls quatre étudiants sur dix ont nommé l'une des dix professions les plus fréquemment mentionnées.

Les perspectives de carrière plus larges reflètent la force de l'orientation professionnelle dans ces pays, selon le rapport. Les jeunes sont confrontés à un large éventail de professions, ce qui leur permet de suivre des programmes de formation de haute qualité dès leur plus jeune âge et de faire des choix éclairés en matière de carrière. La diversité de la formation professionnelle conduit également à des emplois de statut supérieur et mieux rémunérés.

L'étude recommande aux gouvernements et aux employeurs de fournir aux écoliers une image complète du monde du travail le plus tôt possible. Il s'agit notamment de stages et d'autres contacts avec le monde professionnel, de l'orientation professionnelle ou de la visite de salons de l'emploi. Mais ombre au tableau, l'OCDE part du principe que 39% des emplois de rêve mentionnés par les jeunes gens interrogés dans cette étude risquent d'être supprimés par l'automatisation au cours des 10 à 15 prochaines années.

ats/al