Moscou, a poursuivi le président russe, n'a nullement l'intention de punir l'Ouest en représailles à ces sanctions qui, affirme-t-il, ont renforcé l'économie nationale, favorisé la concurrence et incité au développement du crédit.

"En adoptant des mesures de réaction, nous devons penser avant tout à nos propres intérêts liés au développement et à la protection de nos producteurs et de nos marchés face à une concurrence déloyale", a-t-il expliqué.

"Notre principal objectif est de nous servir de l'un des avantages compétitifs majeurs de la Russie, à savoir son vaste marché intérieur, et de l'approvisionner en produits de haute qualité fabriqués par les entreprises de notre nation", a ajouté Poutine.

Hormis l'embargo sur les importations de viande, de poisson, de produits laitiers et de fruits et légumes en provenance des Etats-Unis, de l'Union européenne, du Canada, de l'Australie et de la Norvège imposé le mois dernier, la Russie n'a pas pris d'autres mesures de représailles.

Le ministre de l'Economie, Alexeï Oulioukaïev, a souligné jeudi que le gouvernement n'en avait pas préparé d'autres à ce stade. "Il n'y pas de décisions prêtes. Dans cette situation, cela ne serait pas productif parce que toute décision doit être fondée sur l'intérêt de nos consommateurs", a-t-il dit.

Son collègue à l'Energie, Alexander Novak, a dit pour sa part qu'il n'était pas question de réduire les livraisons de gaz russe à l'Europe. )

Le gouvernement russe a adopté jeudi son projet de budget 2015-2017 reposant sur un strict contrôle des dépenses et autorisant l'Etat, pour la première fois depuis la crise économique de 2008, à piocher dans les réserves.

(Alexei Anishchuk, Henri-Pierre André pour le service français, édité par Tangi Salaün)