Lausanne (awp/ats) - Une personne est décédée et une autre portée disparue en Valais à la suite des intempéries qui ont frappé le canton entre samedi et dimanche. La victime est un homme, retrouvé sans vie sous les gravats dans un hôtel de Saas-Grund.

L'identification de cette personne est en cours, a indiqué la procureure générale du Valais, Beatrice Pilloud, lors d'un point presse au centre de la protection civile à Grône. Selon les premiers éléments de l'enquête, cet homme semble avoir été surpris par la montée rapide des eaux.

Toujours dans le Haut-Valais, un Suisse de 52 est porté disparu dans la région de Binn. Les recherches sont en cours, a ajouté la procureure, qui n'exclut pas que les intempéries aient fait d'autres victimes.

Situation "sous contrôle"

Concernant l'état du Rhône et des cours d'eau latéraux, la situation est désormais "sous contrôle" et la décrue est en cours, a indiqué le conseiller d'Etat Frédéric Favre lors de ce même point presse. Le contexte demeurera toutefois "fragile" durant plusieurs jours.

Le chef du Département de la sécurité a relevé que plusieurs régions du canton avaient été touchées "de manière terrible". La situation est notamment "dramatique" à Saas-Grund, dont une partie du village a été dévastée par des laves torrentielles.

Selon le conseiller d'Etat, le canton n'avait plus connu une telle situation depuis 2000, lorsque c'est le village de Gondo qui avait été ravagé par un torrent de boue, qui avait fait treize victimes.

Centaines de personnes évacuées

Le Valais a été frappé samedi après-midi et durant la nuit de dimanche par plusieurs orages. Les précipitations ont été très abondantes, surtout dans les vallées latérales sur la rive gauche du Rhône.

Outre ces orages "violents et répétés", la fonte des neiges et des sols saturés d'eau ont créé "un cocktail parfait" pour avoir une situation "très compliquée", a expliqué Raphaël Mayoraz, chef du Service des dangers naturels.

Le village de Saas-Grund a "payé très cher", tout comme plusieurs autres vallées, notamment celles de Conches et de Zermatt, a-t-il ajouté. Le Rhône a aussi débordé en différents endroits, entre Rarogne et Gampel ou encore à Chippis et à Sierre.

Plusieurs centaines de personnes - le nombre officiel n'est pas encore connu - ont dû être évacuées dans ces régions depuis samedi, mais aussi à Sion, où les deux campings ont été vidés.

Routes fermées

Dimanche en milieu d'après-midi, la décrue était "presque aussi rapide" que la montée des eaux, a relevé Raphaël Mayoraz. "On peut gentiment commencer à respirer", même si la vigilance reste de mise pour "quelques jours", a-t-il dit.

Les intempéries ont entraîné la fermeture de nombreuses routes dans le canton. L'axe du Simplon a notamment été fermé à la circulation, tout comme l'autoroute entre Sierre et Sion. Le trafic ferroviaire a aussi été fortement perturbé.

Tant sur le rail que sur la route, "une reprise progressive" est attendue la semaine prochaine, a indiqué Vincent Pellisier, chef du Service de la mobilité. Selon lui, les intempéries qui ont frappé le Valais au cours des deux derniers week-ends ont provoqué des dégâts qui se monteront à 15 à 20 millions de francs suisses pour les routes cantonales.

Armée en renfort

En matière de moyens engagés, Marie Claude Noth-Ecoeur, cheffe de l'Organe cantonal de conduite (OCC), a indiqué qu'environ 700 pompiers avaient été réquisitionnés. Plus de 150 astreints à la protection civile et une centaine de personnes des services en charge des infrastructures de mobilité ont été sollicités, auxquels s'ajoutent tous les services communaux et les entreprises engagés.

Des pompiers d'autres cantons romands vont aussi arriver en renfort. Le Valais a également fait appel à l'armée suisse. Celle-ci sera affectée "en priorité" à des travaux de pompage, a précisé Marie Claude Noth-Ecoeur.

A noter finalement que Frédéric Favre a été interpellé devant la presse sur la décision du Conseil d'Etat de revoir le projet de troisième correction du Rhône. Mais selon lui, les événements du week-end donnent raison au gouvernement valaisan qui souhaite "recentrer" le projet sur "les questions sécuritaires" et avoir "une approche globale" qui tient aussi compte des cours d'eau latéraux.

ats/rp