Le constructeur automobile allemand, qui a annoncé ses résultats trimestriels un jour plus tôt que prévu, a enregistré une progression de 4,9%, à 3,44 milliards d'euros, de son bénéfice d'exploitation courant sur la période avril-juin.

Les analystes interrogés par Reuters avaient anticipé en moyenne un recul de 5,5%, à 3,1 milliards d'euros.

"Ce sont de très bons chiffres. La production modulaire commence de toute évidence à porter ses fruits. Et les bonnes performances d'Audi et de Porsche complètent le tableau", a noté Jürgen Pieper, analyste chez Bankhaus Metzler.

Sur l'ensemble du premier semestre 2013, le résultat opérationnel a reculé de 5,78 milliards d'euros, mais cela n'a pas empêché Volkswagen de confirmer son objectif d'un bénéfice d'exploitation inchangé cette année par rapport au niveau record de 11,5 milliards d'euros de 2012.

Le premier constructeur automobile européen a également confirmé son objectif de porter les ventes à un nouveau record en 2013, tout en observant qu'il n'était pas totalement protégé d'une baisse de la demande dans ses principaux marchés.

Depuis le début de l'année, Volkswagen a commencé à déployer sa stratégie de "voiture mondiale", en vue d'atteindre son objectif de s'installer durablement au sommet du secteur automobile mondial.

UN INVESTISSEMENT DE 50 MILLIARDS D'EUROS

Le concept de "méga-plateforme", étudié depuis 2007 par le géant de Wolfsburg, repose sur une configuration de base unique à partir de laquelle peuvent être conçus puis construits l'essentiel des modèles du constructeur.

La mise en oeuvre de la MQB - le nom choisi par Volkswagen, acronyme allemand de "matrice modulaire transversale" - aura lieu au cours des quatre prochaines années. Elle concernera les douze marques du groupe, aussi diverses que Skoda, Audi, Porsche ou Lamborghini, et coûtera plus de 50 milliards d'euros, selon des estimations de Morgan Stanley.

La banque juge que l'investissement est largement justifié. Elle évalue à 14 milliards d'euros par an les économies annuelles brutes susceptibles d'être générées par la MQB d'ici 2019 et estime que la marge brute du groupe pourrait atteindre 10%.

Ce nouveau dispositif industriel aura "un effet de plus en plus positif" sur les résultats futur du groupe, a déclaré Volkswagen.

Après avoir résisté l'an dernier à la déprime du marché automobile européen, le constructeur ressent désormais les conséquences de l'atonie de la demande en Europe.

Les livraisons du groupe, qui ont toutefois atteint un record de 4,7 millions d'unités sur le premier semestre, ont enregistré en juin l'une de leurs trois plus mauvaises performances mensuelles sur les 17 derniers mois.

"Nous ne sommes pas complètement immunisés contre la concurrence acharnée et l'impact de cet état de fait sur l'activité", a souligné le constructeur, numéro un en Europe.

"La concurrence va encore s'intensifier dans un environnement de marché de plus en plus difficile."

Wilfrid Exbrayat et Benoît Van Overstraeten pour le services français

par Andreas Cremer