"Le mois de novembre a été marqué par un retour des anticipations d'inflation à travers le monde, entraînant une remontée des taux. Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale considère en effet que la situation de l'économie américaine n'est pas suffisamment solide pour engager un mouvement de reflux du chômage, tandis que l'inflation reste très en-deçà de sa fourchette cible, autour de 1,7-2%", note Etienne Pourny, président directeur général de Stelphia Asset Management.

"Dans ces conditions, la deuxième vague d'assouplissement quantitatif, de 600 milliards de dollars, a été annoncée début novembre par la Fed pour éviter tout risque de déflation et réenclencher une dynamique de hausse modérée sur les prix en stimulant les facteurs de croissance sensibles à une quantité de monnaie accrue."

"En Europe, le rôle de valeur refuge attribué au Bund semble s'être parallèlement amenuisé. Si la crise de la dette irlandaise a occupé le devant de la scène, entraînant une certaine volatilité sur les marchés obligataires, celui-ci a fluctué entre un plus bas de 2,39% atteint le 8 novembre et un plus haut de 2,76% le 29 novembre, amorçant une hausse graduelle et en ordre dispersé par rapport à ses niveaux du mois d'octobre."

"Après plusieurs mois de tergiversations allemandes, la réponse apportée par l'Union européenne à la crise irlandaise, les pressions internationales croissantes sur Berlin et les récentes déclarations de Jean-Claude Juncker, de Jean-Claude Trichet, voire même du ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, sur la nécessité d'un nouveau mode de règlement des problèmes de dette souveraine au sein de la zone commencent timidement à porter leurs fruits, amorçant un très relatif retour de balancier au profit des dettes périphériques et ramenant la rémunération de la dette allemande plus en adéquation avec ses fondamentaux économiques."

"Pour ces deux raisons (hausse des anticipations inflationnistes et amoindrissement du rôle de valeur refuge du Bund), nous pensons que les taux longs allemands ont passé un point bas et qu'une phase de resserrement des spreads souverains se dessine en Europe. La fin de l'année devrait donc conforter l'amorce de l'augmentation graduelle des rendements allemands constatée au mois de novembre, dans un climat de forte volatilité entretenu par les déclarations des uns et des autres. Notre objectif sur le taux allemand pour la fin du mois de décembre se situe dans une fourchette d'évolution comprise entre 2,6% et 3%."