TUNIS, 16 janvier (Reuters) - La police tunisienne a fait usage de grenades lacrymogènes pour repousser les jets de pierres de manifestants qui protestaient contre leurs difficultés économiques, mercredi au Kef, ville du dans le nord-ouest du pays.

Les manifestants défilaient pour réclamer des mesures pour l'emploi et le développement économique de la région. Ils ont tenté d'attaquer un commissariat de police du Kef lorsque les heurts ont éclaté, selon des témoins.

"La police a tiré des gaz lacrymogènes partout et frappé des manifestants à coups de bâton (...) Beaucoup de gens souffrent des gaz lacrymogènes", a déclaré à Reuters Karim Fadlaoui, un habitant du Kef.

Cette ville de près de 45.000 habitants, située à 180 kilomètres au nord-ouest de Tunis, ne possède que quelques usines. Ses habitants souhaitent que le gouvernement, dominé par les islamistes, investisse dans la région pour créer de l'emploi.

Le taux de chômage a atteint 17% en Tunisie et le gouvernement prévoit une croissance de 4,5% du PIB cette année, contre 3,5% l'an dernier.

Deux ans après le renversement du régime autocratique de Zine ben Ali, les manifestations se multiplient en Tunisie pour exiger du nouveau gouvernement une relance de l'économie et des créations d'emplois.

La révolution tunisienne a débuté en décembre 2010 avec l'immolation d'un jeune marchand de fruits et légumes, Mohamed Bouazizi. Elle a ensuite rapidement gagné l'Egypte, puis la Libye où un nouveau pouvoir tente aussi de se mettre en place après le renversement en 2011 de Mouammar Kadhafi.

(Tarek Amara, Hélène Duvigneau pour le service français)