Au Tchad, ce problème a été abordé par l'enseignant Léonard Gamaigue après avoir vu un groupe d'enfants nomades jouer sous les arbres pendant les heures de classe.

"J'ai été touché car à ces heures-là, les enfants sont censés être dans les salles de classe. A partir de là, j'ai décidé de venir rencontrer les parents, pour discuter avec eux de l'idée de créer cette école. Ils ont accepté et nous avons commencé à tout préparer, le tableau, le nettoyage des lieux. C'est comme ça que ça a commencé".

C'était il y a trois ans.

Aujourd'hui, 69 enfants d'âges différents viennent dans sa classe mobile pour les cours.

Environ 7 % des quelque 16 millions d'habitants du Tchad sont des nomades.

Ils voyagent depuis le sud chaque année lorsque les pluies saisonnières font verdir les régions centrales semi-arides de pâturages frais.

Ce mode de vie est vieux de plusieurs siècles.

Mais il est également incompatible avec le système d'éducation formel de ce pays d'Afrique centrale.

Selon l'International Work Group for Indigenous Affairs, basé au Danemark, moins de 1 % des garçons nomades et "pratiquement zéro" des filles nomades étaient inscrits à l'école en 2018.

"Les enfants font beaucoup de progrès. Ils n'ont jamais été à l'école auparavant, aucun d'entre eux. Et aujourd'hui de voir qu'ils peuvent déjà écrire correctement leur nom, s'exprimer en français, faire des opérations mathématiques. C'est très important et significatif pour nous".

Gamaigue dit qu'il a également reçu une éducation au nomadisme, comme apprendre à conserver l'eau, à vivre d'un régime riche en lait et à s'habituer à emballer l'école.

Il fait cela tous les deux mois environ, pour suivre la communauté lorsqu'elle se déplace.

Ousmane Brahim est un parent et le chef du camp nomade.

Il dit qu'une éducation scolaire est la base du développement communautaire et national et qu'ils sont ravis de voir comment leurs enfants progressent.