Zurich (awp) - Les banques privées helvétiques ont enregistré l'an dernier une envolée des actifs sous gestion. Ces établissements sont de moins en moins nombreux et cette concentration devrait se poursuivre selon KPMG.

En 2021, les actifs sous gestion des banques privées suisses ont gonflé de 12,9% à 3263 milliards de francs suisses, selon une étude du cabinet KPMG publiée mercredi.

Quasiment la totalité de ces établissements ont connu une augmentation de leurs actifs sous gestion, quand la valeur médiane a enregistré une croissance record de 13,7%. Le bénéfice brut cumulé s'est établi à 5,8 milliards et les revenus à 19,7 milliards.

"Ces chiffres montrent que l'activité suisse de gestion de fortune a su relever les défis de taille auxquels elle faisait face", a commenté Christian Hintermann, responsable de l'étude chez KPMG Suisse, cité dans le document.

Malgré un environnement très favorable, le nombre de banques essuyant des pertes opérationnelles a fortement augmenté au cours de ces trois dernières années. Le rendement moyen des fonds propres (médian) était de 10,1% pour des banques jugées fortes et de 2,0% pour celles dites faibles. Il faut s'attendre "une nouvelle fois à un recul accéléré du nombre de banques privées" et à une concentration accrue sur la place financière suisse.

Le nombre de banques privées s'est rétracté à 92 en juin dernier, contre 99 fin 2020. La dynamique de transactions, avec dix opérations de fusions et acquisitions au premier trimestre 2022, s'est enrayée en raison des incertitudes liées à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, de la hausse de l'inflation et des taux d'intérêts, tout comme de la crainte d'une récession imminente.

L'étude souligne aussi qu'à l'exception d'UBS et de Credit Suisse, un groupe de huit grandes banques privées suisses - non nommées - se détache de plus en plus, s'adjugeant près de 80% des actifs sous gestion des banques analysées et près de 90% du bénéfice brut.

"Du fait de leur meilleur service à la clientèle et d'une performance supérieure à la moyenne", ces établissements sont parvenus à fidéliser la clientèle existant, à attirer de nouveaux clients mais aussi "les meilleurs collaborateurs" et à "investir en permanence dans des services de haut niveau, des produits sur mesure et des initiatives numériques". Selon KPMG, "les banques sont en mesure de stabiliser leurs marges bénéficiaires sur un marché âprement disputé".

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