PRAGUE, 29 janvier (Reuters) - Le président tchèque Milos Zeman a officiellement nommé mercredi un nouveau gouvernement de centre gauche qui devra s'atteler à relancer l'économie après sept mois de vide du pouvoir, dans un pays qui sort d'une longue récession.

Le gouvernement dirigé par le Premier ministre Bohuslav Sobotka, chef de file des sociaux-démocrates, prend la suite du gouvernement intérimaire qui avait été nommé après la chute du gouvernement de centre droit au mois de juin après une affaire de corruption.

Après leur courte victoire aux élections législatives anticipées d'octobre, les sociaux-démocrates ont conclu le 6 janvier un accord sur la formation d'un gouvernement de centre gauche avec les centristes du parti Ano et l'Union chrétienne-démocrate (KDU-CSL).

Bohuslav Sobotka, qui a été nommé Premier ministre le 17 janvier, a comme prévu proposé le chef de file d'Ano, le milliardaire Andrej Babis, comme ministre des Finances.

Le nouveau Premier ministre compte relancer l'économie tchèque après la récession de 2012-2013 en brisant ce qu'il appelle la "spirale mortelle" de l'austérité mise en oeuvre par le précédent gouvernement de centre droit.

Il souhaite relever les pensions de retraite et le salaire minimum tout en maintenant le déficit budgétaire sous le seuil des 3% du PIB.

Bohuslav Sobotka est aussi favorable à une adhésion au "pacte budgétaire" européen, accepté par tous les pays de l'Union européenne à l'exception de la République tchèque, sous le précédent gouvernement, et du Royaume-Uni.

Il s'est aussi prononcé en faveur d'une adoption de l'euro aux alentours de 2020, même si l'accord de coalition ne fixe aucune date pour cet objectif.

Le Premier ministre sortant Jiri Rusnok doit entrer en mars au conseil des gouverneurs de la banque centrale tchèque. (Jan Lopatka; Bertrand Boucey et Danielle Rouquié pour le service français)