Genève (awp/ats) - L'aéroport de Genève pourrait être le théâtre, prochainement, d'un conflit social qui menace de perturber ses activités. Un désaccord à propos d'une nouvelle politique de rémunération entre la direction de l'établissement et une partie du personnel défendu par le syndicat SSP pourrait déboucher sur un mouvement de grève.

Au total, un millier d'employés sont concernés, explique mardi Jamshid Pouranpir, secrétaire syndical au SSP, interrogé par Keystone-ATS. Il s'agit de personnes qui disposent d'un contrat public avec l'aéroport. Elles travaillent pour l'essentiel dans la sécurité et la sûreté, qui comprend notamment le contrôle des passagers et du tarmac.

Une grève de la part de ces collaborateurs aurait un effet paralysant, note le syndicaliste. Après des négociations qui n'ont rien donné, la direction de l'aéroport a soumis le projet de rémunération au conseil d'administration pour validation. Selon M. Pouranpir, celui-ci doit se prononcer jeudi prochain.

Avenir moins radieux

Dans un communiqué, l'aéroport de Genève précise le but de cette nouvelle politique salariale. Pour la plateforme aéroportuaire, il s'agit avant tout d'adapter les rémunérations par rapport à l'évolution attendue des revenus. Or, ceux-ci devraient progresser beaucoup plus modestement à l'avenir.

Les prévisions de trafic sont proches de la stagnation pour les prochaines décennies, avertit la direction de l'aéroport genevois. "Le modèle de rémunération actuel, qui prévoit une augmentation automatique linéaire deux fois plus importante que la progression estimée du chiffre d'affaires, ne peut plus être maintenu".

Une vision que ne partage pas le syndicat SSP. En 2022, l'aéroport a enregistré un bénéfice de 70 millions de francs suisses et cette année, il s'attend à réaliser un bénéfice de 100 millions de francs suisses, relève M. Pouranpir. La responsabilité en cas d'annulation de vols en incombera au conseil d'administration, ajoute-t-il.

ats/ck