(Précisions, démenti islamiste, commentaire de l'armée américaine)

par Aziz El Yaakoubi

TUNIS, 30 décembre (Reuters) - L'agence de presse tunisienne TAP rapporte lundi que des forces américaines et libyennes ont capturé dans la matinée à Misrata, à 200 km à l'est de la capitale libyenne Tripoli, Seifallah Ben Hassine, chef de file du groupe islamiste tunisien Ansar al Charia.

Ce groupe djihadiste a toutefois démenti l'information et l'armée américaine a fait savoir qu'elle n'avait été engagée dans aucune opération de ce genre en Libye. Les autorités libyennes n'ont pour leur part rien confirmé.

"Une source autorisée au sein des services de sécurité a déclaré à TAP que Seifallah Ben Hassine, connu sous le nom d'Abou Iyadh, avait été arrêté en Libye lundi matin. La source a précisé que des forces spéciales américaines, aidées par des forces libyennes, avaient arrêté Abou Iyadh et d'autres membres de son groupe", affirme l'agence de presse tunisienne.

"Les forces américaines n'ont participé à aucune opération lundi en Libye contre le chef du groupe tunisien Ansar al Charia", a déclaré quant à lui un porte-parole de l'AfriCom, le commandement de l'armée américaine pour l'Afrique.

De source autorisée à Washington, on affirme que les services de renseignement américains n'ont pas non plus été impliqués dans une éventuelle opération contre Abou Iyadh.

Sur son compte Twitter, Ansar al Charia "dément l'information selon laquelle son prince, le Tunisien Abou Iyadh, que Dieu le protège, a été arrêté".

Agé de 48 ans, Seifallah Ben Hassine, ancien combattant d'Afghanistan, a fait allégeance au réseau Al Qaïda.

Il est notamment accusé d'avoir encouragé l'attaque meurtrière commise en septembre 2012 contre l'ambassade des Etats-Unis à Tunis. Son groupe Ansar al Charia a été également mis en cause dans l'assassinat de deux figures de l'opposition laïque cette année en Tunisie, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

En octobre dernier, un commando américain avait arrêté un dirigeant présumé d'Al Qaïda à Tripoli, ce qui avait déclenché la colère des groupes islamistes.

Après la chute de Mouammar Kadhafi fin 2011, et en raison de la faiblesse du gouvernement central libyen, des militants islamistes étrangers se sont installés en Libye.

Des djihadistes tunisiens ont révélé avoir été formés dans des camps dans l'est de la Libye avant d'aller combattre le gouvernement de Bachar al Assad en Syrie. (Avec Ghaith Shennib, Ulf Laessing à Tripoli, Missy Ryan, Mark Hosenball à Washington; Julien Dury et Guy Kerivel pour le service français)