L'Irlande présentera des objectifs de dépenses pluriannuels qui seront dévoilés l'année prochaine.

Selon ce document, le gouvernement irlandais, qui avait promis de ne pas réduire davantage les salaires des fonctionnaires, pourrait revenir sur cette promesse si les mesures déjà en place s'avèrent insuffisantes.

En contrepartie d'un plan d'aide de 85 milliards de dollars, Dublin a accepté que l'état de ses finances soit surveillé, et que le FMI ait un droit de regard sur les activités de sa banque centrale et mettra en place un organe de consultation budgétaire pour émettre des recommandations en toute indépendance.

L'Irlande s'efforcera par ailleurs de se désengager du capital des banques publiques le plus rapidement possible et mettra à contribution les détenteurs de dette subordonnée aux banques via des rachats avec décote qui débuteraient d'ici la fin mars 2011.

Toutefois, lors d'un discours au Parlement, le ministre des Finances Brian Lenihan a une nouvelle fois déclaré que ces créanciers ne seraient pas sollicités de la sorte, la banque centrale du pays s'y opposant.

"Le sentiment partagé par nos partenaires européens, c'est que toute décision d'imposer une mise à contribution de ce groupe d'investisseurs pourrait faire déferler une nouvelle vague d'inquiétude sur les marchés envers la zone euro et son système bancaire", a-t-il déclaré.

Enfin, l'Irlande va envisager des privatisations dans le secteur du gaz et de l'électricité.

"Le gouvernement va procéder à l'évaluation indépendante des secteurs du gaz et de l'électricité afin d'accroître leur efficacité", apprend-on dans le document, qui souligne que des objectifs "d'éventuelle privatisation" d'actifs publiques seraient établis.

Brian Lenihan a confirmé les prévisions de croissance de l'économie irlandaise de 1,75% l'année prochaine en dépit des estimations de la Commission européenne à seulement +0,9%.

En 2012, l'UE prévoit un taux de croissance de 1,9%, alors que le gouvernement anticipe +3,25%, et a accordé un délai supplémentaire d'un an pour que le pays maîtrise son déficit, soit d'ici 2015.

Carmel Crimmins et Paul Hoskins, Catherine Monin pour le service français, édité par Nicolas Delame