Le mineur d'État Gecamines détient des participations minoritaires dans plusieurs des plus grands projets de cuivre et de cobalt du monde, notamment la mine Kamoto Copper Company de Glencore et la mine Tenke Fungurume de China Molybdenum.

La Gecamines est depuis longtemps poursuivie par des accusations de corruption formulées par des organisations non gouvernementales et des politiciens de l'opposition.

La Gecamines a toujours nié toutes les allégations de malversation. Son secrétaire général n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire samedi sur les dernières accusations.

La Gecamines a présenté aux auditeurs de l'Inspection générale des finances (IGF) des comptes faisant état d'avances fiscales et de prêts à l'Etat congolais de plus de 591 millions de dollars, mais seuls 178 millions de dollars ont pu être tracés jusqu'aux comptes du trésor public, selon un rapport d'audit de l'IGF vu par Reuters.

Le rapport, qui date du 31 mai mais n'a pas été rendu public, indique que les 413 millions de dollars manquants sont présumés avoir été détournés et que les auditeurs poursuivront leurs investigations.

Il ne précise pas quand les avances et les prêts en question ont été effectués.

Le rapport indique qu'une autre somme de 175 millions de dollars versée à la Gecamines à titre de prime de signature pour un projet de cuivre et de cobalt n'a pas pu être retracée jusqu'au trésor public non plus, et reproche à la société de ne pas avoir évalué de manière indépendante les niveaux de réserves minérales de ses coentreprises avec des investisseurs étrangers.

La Gecamines a produit près de 500 000 tonnes de cuivre par an pendant son apogée dans les années 1980, mais elle s'est depuis lourdement endettée et a vendu ses participations majoritaires dans les principales mines.

Le Congo est le premier producteur africain de cuivre et le premier mineur mondial de cobalt, utilisé dans les batteries de voitures électriques.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, le président Felix Tshisekedi a remanié la direction de la Gecamines, remplaçant les cadres les plus étroitement liés aux précédentes allégations de corruption.