par Julien Toyer

Réunis à Luxembourg pour la réunion mensuelle du conseil EcoFin, ils ont notamment passé en revue les plans d'économies mis en oeuvre par le Portugal et l'Espagne, où une grève des fonctionnaires était organisée mardi.

"Il a été demandé à l'Espagne de préciser par quelles mesures elle prévoit de remplir ses obligations de réduction du déficit pour 2011", a déclaré une source communautaire, qui a précisé qu'il avait également été question de la réforme du marché du travail qui sera adoptée le 16 juin au plus tard.

Lors de la conférence de presse finale, la ministre espagnole des Finances Elena Salgado, dont le pays préside l'UE jusqu'à fin juin, a indiqué que les mesures présentées fin mai et visant à économiser 15 milliards d'euros sur les exercices 2010 et 2011 permettraient au pays de remplir ses objectifs de réduction des déficits publics.

Lundi, l'Allemagne avait quant à elle annoncé un plan de 80 milliards d'euros consistant en des réductions des dépenses et un relèvement de certaines taxes.

Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn a quant à lui déclaré que la Commission vérifierait d'ici peu si la France et l'Italie ont bien mis en oeuvre les mesures annoncées en matière de finances publiques.

DISCUSSIONS AVEC LES AGENCES DE NOTATION

Sur les marchés, l'euro a repris des couleurs mardi mais les primes de risque exigées par les investisseurs pour détenir des obligations françaises ou italiennes étaient en hausse.

Elles ont atteint un nouveau record historique pour l'Espagne, où une grève des fonctionnaires a été suivie par environ 75% des quelque 2,3 millions d'employés de la fonction publique.

Lundi, pourtant, un mois après en avoir décidé le principe, les pays de la zone euro ont officiellement donné naissance au Fonds européen de stabilité financière (FESF), auquel ils ont dit vouloir apporter toutes les garanties nécessaires à l'obtention d'une note de crédit AAA.

Les discussions avec les agences de notation sur la qualification dont pourra se prévaloir le FESF face aux investisseurs seront engagées dans les prochains jours. Elles pourraient durer plusieurs semaines.

Les Seize se sont par ailleurs mis en quête d'un directeur général et ont commencé dès mardi à faire passer des entretiens à plusieurs candidats. Un nom devrait être annoncé dans les prochaines heures.

SEMESTRE BUDGÉTAIRE

Sous la houlette de Herman Van Rompuy, les ministres s'étaient également entendus sur une vaste réforme du pacte de stabilité ainsi que sur l'élargissement de la surveillance macroéconomique à la compétitivité.

Quatre points principaux ont été identifiés : la présentation des projets de budget nationaux à l'exécutif communautaire et aux autres Etats membres; la création de nouvelles sanctions; une attention plus grande portée aux niveaux de dette publique; une indépendance accrue des autorités statistiques européennes.

Ce dernier point a été entériné dès mardi. Les autres, plus controversés, devraient prendre plus de temps.

C'est notamment le cas du "semestre budgétaire européen", qui avait reçu un accueil glacial dans plusieurs Etats lors de sa présentation mi-mai par la Commission.

La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a d'ailleurs pris soin de préciser l'idée face à la presse.

"Que l'on soit bien clair, il ne s'agit pas de soumettre le budget français à la Commission européenne. Il s'agit d'abord de soumettre aux parlements nationaux les programmes de stabilité et ensuite de soumettre les paramètres budgétaires aux partenaires européens et à la Commission", a-t-elle dit.

"Cela veut dire les grandes lignes, les hypothèses macroéconomiques, les soldes et les évolutions".

Julien Toyer, édité par Wilfrid Exbrayat