LONDRES (Reuters) - Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a accusé mardi les pays occidentaux de chercher à torpiller les négociations entre la Russie et l'Ukraine, en alimentant, selon ses propos, "l'hystérie" sur des soupçons de crimes de guerre par les forces russes.

Kyiv et les pays occidentaux ont déclaré qu'il y avait des preuves, parmi lesquelles des images et des témoignages recueillis par Reuters et d'autres organes de presse, que La Russie a commis des crimes de guerre dans la ville de Boutcha, dans la banlieue de la capitale ukrainienne.

Moscou nie avoir commis des crimes de guerre et qualifie ces accusations de "monstrueux faux".

Sergueï Lavrov a déclaré, sans fournir de preuves, que Moscou pense que ces accusations sont destinées à faire échouer le processus de négociations après avoir fait état de progrès après les rencontres des délégations russe et ukrainienne de la semaine dernière en Turquie.

"Nous sommes enclins à penser que la raison en est le souhait de trouver un prétexte pour mettre fin aux négociations en cours", déclare le ministre dans une vidéo publiée par le ministère russe des Affaires étrangères.

L'Union européenne a proposé mardi d'instaurer de nouvelles sanctions contre la Russie, notamment un embargo sur les importations de charbon russe et l'interdiction pour les navires russes d'entrer dans ses ports, tout en disant réfléchir à l'arrêt des achats de pétrole russe.

Les exactions imputées à l'armée russe à Boutcha et dans d'autres zones en Ukraine ne resteront pas sans réponse, a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

(Reportage Mark Trevelyan, version française Matthieu Protard)