Washington (awp/afp) - Le déficit budgétaire des Etats-Unis devrait grimper plus que prévu au cours des dix prochaines années, poussé par les coûts des intérêts de la dette et de l'aide à l'Ukraine, tandis que l'immigration devrait gonfler le PIB de 8.900 milliards de dollars sur la période.

Pour la seule année 2024, le déficit est attendu à 1.900 milliards de dollars, selon les prévisions actualisées publiées mardi par le Bureau du budget du Congrès (CBO), organisme indépendant chargé de fournir au Congrès américain des analyses budgétaires et économiques.

Cela représente 400 milliards de dollars supplémentaires par rapport à ses précédentes prévisions, publiées en février.

Le CBO cite quatre causes principales, dont l'effacement probable d'une partie de la dette étudiante, ou encore le paquet d'aides à l'Ukraine et Israël adopté en avril au Congrès.

En cumulé sur la période 2025-2034, ce sont 2.100 milliards de dollars de déficit supplémentaires qui sont anticipés par rapport à février, portant le déficit budgétaire à 24.000 milliards de dollars au total, du jamais-vu.

Au cours des dix prochaines années, la hausse des dépenses devrait être tirée par la croissance des intérêts de la dette, ainsi que par les coûts liés au vieillissement de la population.

Par conséquent, la dette, qui représentera 99% du produit intérieur brut (PIB) fin 2024, devrait atteindre 112% d'ici 2034, moins cependant que les 116% attendus lors des prévisions de février.

Et la dette coûte de plus en plus cher, en raison de son gonflement et des taux d'intérêts qui restent très élevés.

Le montant des intérêts de la dette est à un niveau historique, puisque depuis 1940, "les dépenses nettes au titre des intérêts n'ont jamais dépassé 3,2% du PIB". Ce devrait pourtant être le cas au cours de chacune des dix prochaines années.

Par ailleurs, alors que l'immigration est un sujet phare de la course à la Maison-Blanche, le CBO estime que "la poussée d'immigration devrait augmenter le PIB du pays d'un total de 8.900 milliards de dollars, soit 2,4%, sur la période 2024-2034".

De 2021 à 2026, 8,7 millions de personnes de plus que la moyenne devraient traverser la frontière.

Cela fera augmenter les revenus du pays de 1.200 milliards de dollars entre 2024 et 2034, selon le CBO, grâce aux impôts payés par ces travailleurs étrangers. Les dépenses, elles, grimperont de 300 milliards de dollars, tirées par les programmes d'aides et la hausse des intérêts de la dette liée à la flambée d'immigration.

afp/rp